Comment parlez-vous ?

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En ce mois d’août, j’ai envie de faire un zoom ludique sur ces petits mots qui habillent en permanence nos phrases, inopinément, voire inutilement.

Dans une logique répétitive inconsciente, on ne se rend plus compte de la façon dont on parle. Un bon test serait d’être enregistré pendant une heure et de se réécouter !…

Les p’tits mots en trop qui reviennent souvent

Pour certains (votre serviteur), ils apparaissent comme de véritables parasites, encombrants.

Pour d’autres, ils servent de béquilles pour espérer se faire comprendre ou bien appuyer une transition. Cela devient un automatisme que l’on ne maîtrise pas, puisque ces glissements, ou plutôt ajouts, sont « invisibles » par celui qui les prononce.

La fréquence du placement de ces formules dépend de chacun, de même que leur nature :

  • du coup
  • donc
  • quoi
  • voilà
  • alors
  • quelque part (on ne sait toujours pas où)
  • effectivement
  • c’est vrai que
  • à un moment
  • quand même
  • et tout
  • en fait
  • disons que
  • on va dire
  • je veux dire
    .

Ceux-ci sont placés soit en début de phrase, soit en fin de phrase, parfois au milieu. Cela fait partie des tics de langage.

On ne sait pas d’où ça vient. Et même si on en prend soudain conscience, il n’est pas facile de s’en débarrasser en un tournemain.
(Un peu comme le morceau de Sparadrad trimballé par le Capitaine Haddock dans Vol 714 pour Sydney.)

Il s’agit d’être plus attentif à la forme du propos que l’on avance, de mieux le visualiser peut-être et de s’arrêter quand les choses sont dites simplement.

Pourquoi ce petit mot en trop est employé par cette personne, pourquoi un autre mot revient systématiquement dans le phrasé de cette autre personne ?
À quel moment font-ils leur apparition ?

20 % du texte !

J’en parle d’autant plus qu’il m’arrive de réaliser parfois une transcription (et non « retranscription », puisque l’on ne transcrit qu’une fois…). C’est à ce moment, quand on couche une interview par écrit, que ces tics ressortent au grand jour !

Ils « mangent » déjà au moins 20 % du texte…

Cela me fait penser aux flashmob qui présentent souvent les mêmes gestes dans leur chorégraphie. La répétition est ennuyeuse.

Mais le pire se remarque dans les émissions de radio et de télévision, où les invités – souvent les mêmes pseudo-experts – ont chacun leur façon de parler. Je ne parlerai pas ici du fond du propos, souvent vide, m’en tenant à la forme.

Heureusement, parfois, des orateurs ont une pensée si claire que leur propos coule comme une rivière, sans hésitation ni mot en trop.

Mais ne dit-on pas « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement » ?

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