Contenu : ce qui se conçoit bien s’écrit clairement

Vous connaissez la citation « ce qui conçoit bien s’énonce clairement » – issue de la tirade de ce cher Nicolas Boileau « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément« . (In Art Poétique, Chant I, v. 147-207.)

Eh bien, il en va de même en termes de rédaction : une pensée maîtrisée se formule au carré.

L’internet, ou plutôt le web, c’est-à-dire tout ce que l’on y trouve, est généralement défini par « CONTENU ». Même si le contenu dont je parle ici concerne les mots. On peut parler de carburant de la communication. Cette essence fait marcher les visites et les clics, certes, mais quid de son sens ?

Si vous écrivez en ligne, c’est a priori pour être lu : la visibilité de l’article est donc autant un défi que le sujet traité. Combien de fois ai-je lu des articles plus qu’intéressants, tant sur leur fond que dans leur écriture mais sans qu’ils ne soient correctement relayés ni référencés. Restant dans une intimité de lectorat alors qu’ils méritaient d’être découverts par le plus grand nombre.

Inversement, on ne compte plus la quantité de billets ou d’articles répétitifs, totalement creux et bourrés de phrases marketées pour le SEO, dont la finalité de la création ne réside que dans la quête de clics et dont la lecture ne vous apporte absolument rien.
Et ne parlons pas des robots (AI) dont la formulation est repérable à cent mètres !

Le marketing web est un travail subtil ; trop de professionnels oublient que la pensée par le vide est improductive sur la durée.

La maîtrise du SEO n’est pas toujours synonyme de qualité du propos

Utilité, sobriété, qualité

L’utilité d’un contenu participe de sa finalité et de son impact. Ce devrait être sa première raison d’être. Sinon, à quoi bon écrire ?

Mais attention : quelle utilité ? Celle qui va vous rapporter des visites et de bonnes statistiques par la simple rédaction d’un article en ne pensant qu’à vous et votre réputation ? Ou celle qui fait en sorte de transmettre une info apportant de l’eau au moulin de celui qui la lira ?

Un professionnel honnête vous répondra « les deux mon général ». Il est vrai que partager une vision via un blog est une chose intéressante qui doit être sincèrement abordée ; mais si en plus, ledit article contribue à nourrir la visibilité de son auteur, la démarche aura atteint un double objectif. Ne nous voilons pas la face, ces deux finalités sont interdépendantes.

Sobriété ne veut pas nécessairement dire article court. Tout dépend des détails nécessaires au développement pertinent d’un sujet.

Sobriété vaut surtout pour la forme. Si l’on peut trouver le mot juste et rédiger une pensée ou une information en une ligne plutôt qu’en deux, cela apportera un confort de lecture.

Le but n’est pas d’embrouiller le cerveau du lecteur, mais de lui faire passer un message, qu’il puisse s’en souvenir et repartir satisfait en ayant trouvé le contenu utile.

La qualité se situe à trois niveaux :

  • la nature du fond, son intérêt (et là on rejoint l’utilité) ;
  • la personnalité liée à la forme de l’écrit, au style ;
  • l’utilisation des règles de l’écriture web vis-à-vis d’un référencement susceptible de plaire aux algorithmes d’un moteur de recherche. Ce que l’on résume par rédaction SEO. (Encore que ce troisième niveau soit très fluctuant, voire remis en question.)

Ceux qui me connaissent le savent, je suis beaucoup plus attachée aux deux premiers niveaux. Ils permettent de rester libre d’écrire à la fois avec sa tête et son cœur, mais également avec sa culture, son histoire, ses tripes, son observation, sa curiosité.
Et dans tous les cas, avec exigence et plaisir – sans quoi on ne devrait pas se qualifier de « rédacteur web ». La moindre des choses étant aussi de maîtriser son sujet. Au moins par respect.

L’aspect web se travaille après avoir tapé l’essentiel de la matière. En aucune manière, je n’écris pour Google. C’est d’abord au futur lecteur que je pense et à ce que je veux lui dire.

Heureusement, il se trouve que la présentation d’un article (titre, sous-titres, paragraphes courts, aérés, etc.) rejoint à la fois le souci du confort de lecture et les pratiques du web. Ouf !


Le Chant I de Boileau sur l’Art Poétique est à lire clairement dans son intégralité car il résume parfaitement ce qui devrait motiver chaque utilisateur de la langue française !

J’en profite aujourd’hui pour accueillir la sympathique initiative de mes confrères et consœurs qui viennent de créer l’association Kontnü.

(source photos : unplash.)

 

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