Marketing de contenu audio : rédiger avant de parler

marketing de contenu audio

En marketing, tout ce qui est diffusé en audio est aussi décisif que ce qui est écrit. Et dans les deux cas, le choix des mots détermine la solidité du pont projeté entre le vendeur et sa cible. L’enjeu est le même.

Pour la plupart des gens, rédiger relève de l’écrit pour du contenu qui sera diffusé via un support numérique ou papier (voire les deux). L’objectif est donc d’écrire pour se faire comprendre et convaincre à travers des mots qui seront LUS.

Selon cet article de Forbes, sur les 5 tendances à observer, il y en a une qui se développe : la voix.

Contrairement à l’écrit, qui demande un effort de lecture que les internautes n’ont parfois même plus le temps de prendre, l’oralité demande « simplement » une oreille. Les mots seront ENTENDUS.

Ce n’est pas nouveau. La voix est depuis très longtemps le vecteur principal en publicité radio ou tv…

Néanmoins, les deux approches se rejoignent en ce qu’elles ont besoin toutes deux d’un contenu. Il est donc nécessaire là aussi de préparer un propos en amont. Même pour un message oral…

Quel style pour une communication verbale ?

On oppose souvent communication écrite et communication orale. Et pour cette dernière, on pense surtout à un intervenant parlant en direct, face à un public.

Or l’oralité est aussi souvent indirecte. Les messages enregistrés destinés à être écoutés doivent faire l’objet d’une préparation en amont dont l’écriture ne doit pas être négligée.

N’oublions pas qu’un contenu transmis grâce à la voix (humaine si possible) – parfois avec des sons et/ou de la musique –, est un message oral qui repose pareillement sur un ensemble de phrases.

Autrement dit, le message audio fait autant appel à la création de formulation… pour être compris et séduire.

C’est pour cela qu’on aura toujours besoin d’un rédacteur.

Deux différences principales :

Le style : il demande que le message écrit que l’on va lire propose justement un phrasé adapté à l’oral. On va écrire avec plus de souplesse, plus de proximité. On n’est pas obligé de se prendre pour Montesquieu. Le français utilisé verbalement tous les jours par tout le monde suffit.

Le ton : la voix, masculine ou féminine au choix, peut prendre un ton spécifique. Alors qu’à l’écrit, seul le style doit pouvoir faire deviner le « ton ». Le choix des mots en est plus compliqué souvent.

Le piège : les internautes deviennent donc « auditeurs ». Et là, attention, car ils peuvent être moins attentifs, moins concentrés qu’en mode lecture…

Peut-être même entendront-il votre audio tout en baladant leurs yeux sur une image, voire un texte (le multitasking est si fréquent aujourd’hui), ou bien en faisant carrément autre chose à côté…

« On ne parle pas comme on écrit »

Les mots, le rythme, le ton, le style, les silences, le souffle, la modulation, l’accentuation… tout compte !

Par exemple, si une youtubeuse publie un tuto, mais possède une voix aigue à très haut perchée, pour ma part, je vais zapper immédiatement pour cause de gêne auditive.

Choisissez bien votre « voix off ». Pensez à son impact tympanique.

Rédiger un texte à des fins de transmission orale commence par se mettre à la place de la voix : avoir toujours à l’esprit que ce message écrit est conçu pour être « dit ».

Aller à l’essentiel

La diffusion audio d’un message (oral donc) démarre par une production écrite. Le discours, la narration vont être formulés de manière fluide. Les règles d’écriture sont quasiment les mêmes que pour un support écrit.

Dans tous les cas, le but n’est pas de lasser, mais de captiver l’auditeur. L’intéresser, le garder, piquer sa curiosité (en posant des questions par exemple), ou le faire sourire (en utilisant un peu d’humour).

Le vocabulaire sera plus direct. Il peut être moins formel. Écrivez comme on parle. Soyez plus imagé. Simple.
Cela demande une préparation car même à ce niveau, le texte doit être construit. Pensez à celui ou celle qui va le lire pour l’enregistrer.

Le ton doit être naturel

S’il est plus professionnel de rédiger avant de parler, il est cependant important de ne pas montrer que vous « lisez » votre texte. L’auditeur doit avoir l’impression que vous vous adressez à lui naturellement…

Le texte doit éviter les phrases de 2 lignes avec des virgules partout, sans respiration, au risque de perdre l’auditeur.

Articulez, en évitant de « manger » des syllabes, ou alors d’en ajouter, comme par exemple : « La vente, elle a explosé », au lieu de dire simplement « la vente a explosé ».
J’ai déjà parlé de ce phénomène, ou plutôt de ce tic.

Aujourd’hui, hélas, de moins en moins d’intervenants parlent correctement, c’est-à-dire avec des phrases bien construites, sans hésitation, ni répétition.

Alors qu’un rythme qui prend son temps avec un débit de paroles normal, apporte au contraire un apaisement ; un calme qui provoque davantage l’attention. Contrairement au rythme actuel de plus en plus rapide !

Ne parlez pas trop vite, l’auditeur doit pouvoir avoir le temps d’imager ce que vous dites, de le mémoriser. Sinon, il risque de ne garder que des mots-clés, un peu comme quand on lit un texte « en diagonal ».

Inversement, un discours trop long avec un débit trop lent peut frustrer, voire énerver certains auditeurs, habitués à ce tout aille vite.

« Rien n’est simple, tout se complique » comme dirait Sempé.

Astuce : l’approche inversée

  • Commencez par vous enregistrer.
  • Puis transcrivez votre propos.
  • Relisez-vous à voix haute.
  • Enfin retravaillez en enlevant les scories, les redondances…
  • Relisez encore à haute voix, jusqu’à ce que vous soyez satisfait.
  • Enregistrez-vous, et écoutez ce que cela produit.
  • Ainsi de suite, jusqu’au message parfait.

En marketing de contenu, il est utile de bien connaître votre cible. Vous allez me dire, « comme d’habitude ». Oui, mais en vous adressant oralement à quelqu’un, cette personne aura l’impression que vous vous adressez à elle directement, et uniquement. Contrairement à la lecture d’un texte, où elle doit faire l’effort de lire, sans la chaleur d’une voix humaine derrière, vivante…

Diffusion audio ou audiovisuelle

On dit aussi audio diffusion.
Les podcasts reviennent en force. Ils sont pratiques pour des internautes qui n’ont pas trop le temps, et qui peuvent les mettre de côté pour les écouter n’importe quand et n’importe où.

De plus en plus prisé, le marketing audio est une bonne alternative justement parce que les gens sont de plus en plus occupés. Le son permet d’atteindre des personnes multitâches.

Ce peut être par exemple un article de blog que vous aurez enregistré, histoire de penser aussi aux personnes malvoyantes par exemple.

Concernant l’impact d’un message, vous ignorez si votre cible possède plutôt une mémoire visuelle ou une mémoire auditive (certains ont les deux, quelle chance !). Je laisse de côté la mémoire motrice (kinesthésique).
Par conséquent, impossible de déterminer le pourcentage de gens que vous toucherez !

L’astuce en cas de message audiovisuel cette fois est de coupler les deux formes. Ainsi, dans le cas de vidéos, support qui explose, l’audio est souvent, et de plus en plus secondé par l’intégration du texte en visuel et qui permet au sourds et malentendants (et même aux autres) de lire.
Une bonne façon de capter tous les types de mémoire…

Attention : certaines personnes peuvent être gênées, voire très troublées en cas d’hypersensibilité quand une voix off parle avec un fond sonore (bruit, musique). Cela peut être pénible pour certains de se concentrer sur ce que dit le message audio, le son ajouté avec, pouvant perturber la captation.
Dans mon cas, je ressens une interférence entre les sons d’où un brouillage ; difficile de retenir un message dans ce cas.

Le message audio, c’est du contenu à travailler !

Le contenu audio est un élément-clé du webmarketing. Un podcast est un outil très intéressant, mais sa création n’en demande pas moins de préparation. Les mots demeurent au cœur du message !

Pour trouver les bonnes histoires, les bonnes formulations qui feront mouche, les rédacteurs professionnels restent incontournables.

Souvenez-vous, qu’il soit oral ou écrit, le contenu reste du contenu : de la qualité, du sens, de  l’utilité, de l’éthique, quatre mots-clés valables quelle que soit la forme d’un message.

Vidéo : raconter quelque chose !

Un lien intéressant pour aller plus loin sur le sujet du discours : le livre du québécois Jean Duman « Séduire avec les mots » et notamment le chapitre « Rédiger pour des communications orales » : https://books.openedition.org/pum/10217?lang=fr

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