Clara et les geeks types ?

L’autre nuit, je visionnais un film de 1981 : Clara et les Chics Types. Une comédie avec des actrices et acteurs principaux bien jeunes à l’époque. Détails ici.

Sympathique, mais dans l’histoire, on voit les protagonistes assez souvent à la recherche d’une cabine téléphonique ou en difficulté pour joindre quelqu’un. Les téléphones fixes, à fil, étaient le seul moyen alors pour échanger rapidement à distance (en dehors du télégramme).

Notons au passage que depuis jeudi 15 novembre, Orange ne commercialise plus de lignes pour téléphone fixe. (Le téléphone fixe, c’est désormais terminé).

En regardant ce film, que j’avais vu au cinéma à sa sortie (j’étais ado hein), je me disais à quel point nous avions changé d’ère ! Et l’on se demande aujourd’hui, comment on a bien pu faire (vivre) avant, sans mobiles, ce que j’ai déjà évoqué ici.

Une autre époque

Bertrand (joué par Thierry Lhermitte), l’un des « chics types » d’une bande d’amis, croise une toute jeune mariée (Isabelle Adjani), qu’il a d’ailleurs aperçue le matin même à l’église où elle se mariait.

Ils se retrouvent à un moment assis côte à côte, et je m’imaginais que la scène (ou d’autres scènes du film) serait aujourd’hui abordée obligatoirement de manière différente, les smartphones étant l’élément majeur des échanges actuels, inexistant à l’époque du film.

On y voit d’ailleurs ce petit groupe d’amis parcourir une banlieue, de nuit, à la recherche d’une cabine téléphonique… pour appeler les pompiers (afin qu’ils viennent en aide à l’un d’eux en mauvaise posture en haut d’un building).

On se dit aussi que pour déclarer sa flamme et garder le contact, Bertrand n’aurait aujourd’hui qu’à échanger son 06 et envoyer des SMS… Et tout à l’avenant : prévenir, anticiper, bref, joindre facilement ses potes, depuis n’importe où.

Les jeunes générations ne peuvent imaginer ce que cela demandait à l’époque d’avoir un téléphone fixe à portée de main (maison, bar, cabine, parfois voiture) et que la personne à joindre soit bien chez elle.

Bien sûr on pouvait laisser un message sur un hypothétique répondeur, mais la personne appelée n’aurait le message que quand (et si) elle rentrait chez elle.

Idem pour les transports, le TGV n’en était pas encore à son heure de gloire et les applications pour trouver un covoiturage, n’en parlons pas !

Clara et les types geeks

Arrivés dans les années 90, les portables ont vraiment tout changé !

Ce film serait-il très différent aujourd’hui avec un smartphone dans la poche ?
Oui et non. Les personnages seraient forcément plus « geeks ». Et le film serait adapté certainement. Mais les fondements même de l’histoire – l’amitié – reste un fil rouge inaltérable.

Alors, certes, les échanges seraient facilités ; on ne ferait plus porter de lettre par un ami, avec un contenu enflammé : un simple SMS résumé par un « je te kiffe » enlèverait une ou deux scènes.

Et il est aussi très probable que les amis (les chics types ici) qui se réunissent au café dans le film, seraient tous accaparés par leur smartphone et se parleraient peut-être sans même se regarder dans les yeux ! Le film pourrait être rebaptisé « Clara et les geeks types » ou encore « Clara et les chics geeks »… reliés en permanence à leur écrans de poche.

Le scénario serait simplifié en ce que les problématiques d’ordre logistique pour joindre les uns et les autres ne prendraient plus la moitié du film.

Toutefois et heureusement, les ressorts psychologiques, les émotions et comportements – mensonge, trahison, joie, surprise, amour, déception, espoir, aveu, manipulation, inquiétude, vengeance – restent absolument humains.

L’idée traitée serait la même, seule la forme changerait. Il faudrait juste rappeler Jean-Loup Dabadie pour qu’il réadapte un petit peu ses dialogues à notre décennie…

Avec ces outils, certes, les relations sont du coup moins romanesques ni même romantiques, et c’est dommage. Mais terminons en rappelant que l’essentiel est d’avoir des amis sur qui l’on peut compter ! Geeks ou pas, sur Facebook ou pas, du moment qu’ils se montrent des chics types.

En survol, une petite histoire des téléphones portables.

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