Rédaction web VS rédaction papier

Des différences entre une rédaction web et une rédaction papier, il y en a un paquet. Mais quelques points communs demeurent…

Différences entre rédaction web et papier : précision

La notion de « Rédaction papier » est précise et signifie que du texte est amené à être imprimé sur du papier. Or on dit aussi souvent « rédaction print », le print recouvrant plus largement tout type de support sur lequel peut se lire un texte imprimé et qui n’est pas forcément en papier : tissu (le plus répandu après le papier), PVC, plastique (espérons végétal), caoutchouc, métal…

Quant à la « rédaction web », elle est donc destinée à tout ce qui est virtuel, quel que soit le support : labtop, tablette, smartphone. Mais l’on parle aussi de texte numérique (donc également « virtuel ») pour d’autres supports comme une borne, un écran mural, un table connectée… bref tout type d’affichage digital.

Rédacteur web et rédacteur print n’ont aujourd’hui pas grand-chose à voir, hormis d’écrire des phrases dans une même langue.

Une des principales différences est qu’avec un support imprimé dont la vocation est d’être distribué physiquement ou affiché, plus besoin de se prendre la tête avec le référencement SEO !

De ce fait, est-on beaucoup plus libre ?
oui et non.

>> Dans les deux cas :

  • Partager un message, du sens, de l’utilité
  • Créer des titres accrocheurs et/ou informatifs
  • Rédiger de manière claire et concise
  • Composer des paragraphes lisibles
  • Écrire sans fautes
  • Soigner les chartes graphique et typographique

Le contenu est d’abord visuel !

Tout document passe par nos rétines avant d’être lu en détail. Elles sont le guide de notre cerveau et l’impact visuel détermine notre premier ressenti…

Si une mise en page n’est pas engageante, le lecteur aura moins envie de se mettre à lire.
Tout lecteur, qu’il soit face à un support papier ou face à un écran, a tendance à lire ce qui est le plus simple d’abord : titres, sous-titres et légendes de photos.

Un hypertexte réduit sur papier

La différence majeure est la notion d’hypertexte. Pas de liens cliquables sur du papier !
Du moins a priori, car on peut scanner un QRcode si besoin. Il y a des tentatives technologiques pour rendre un livre ou une brochure « interactive ».

Mais si l’on parle d’un journal, d’un dépliant classique, d’une plaquette commerciale standard – les PME-TPE en impriment encore beaucoup –, la gestion du contenu est la même depuis toujours.

La seule notion « hypertextuelle » (mais imprimée elle aussi) est la note de bas de page. Dans un livre, un astérisque ou un chiffre pourront vous renvoyer à des précisions, rédigées dans une forme différente, généralement d’un corps plus petit (et avec des règles typographiques quand il s’agit de la référence d’une citation).

Un support papier ne pourra être enrichi que d’illustrations. Certaines cartes d’anniversaire ou de fête ont une fonctionnalité permettant d’émettre du son quand on appuie dessus, grâce à une puce généralement cachée sous une forme imprimée en relief… Ou inversement, un son qui se déclenche automatiquement dès lors qu’on ouvre sa carte.

Des contenus web sans limites

Le contenu digital sera forcément ENRICHI. On parle d’ailleurs d’enrichissement multimédia.

En effet, un son ou une vidéo sont les deux formes de contenu qui peuvent facilement agrémenter un article digital, contrairement au papier, support statiquement définitif puisque imprimé.

Mais on peut également avoir un diaporama à la rotation automatique ou manuelle, des pictos qui bougent, qui zooment, des boutons qui renvoient à d’autres forme de contenu. Bref, tout un arsenal dont l’utilisation demande d’ailleurs une stratégie cohérente.

Et puis s’il est obsolète, un texte en ligne peut être actualisé. Une coquille s’est glissée ? Hop ! on va la corriger directement.
Alors que sur papier, l’impression est définitive évidemment. C’est d’ailleurs pour cela qu’existe le fameux bon à tirer (BAT).

La validation finale demande de relire au moins sept fois et à tête reposée…1Malheureusement, de nos jours, des BAT signés laissent parfois passer encore des erreurs, un défaut de qualité dû souvent au temps, à l’inattention (on relit en diagonale, l’œil est trop sollicité, sans temps de recul) ou encore à une méconnaissance des règles typographiques… On ne « voit » même plus.

Il y a également le type de support : celui qui est amené à durer dans le temps (livre, brochure) et celui plus éphémère, par exemple utilisé pour de l’événementiel (flyer, affiche…).

La « prise de tête » du digital

On voit bien que l’écrit sur papier a des limites, comparé à la rédaction web. On pourrait considérer cela comme des contraintes. Principalement celle ne de pas pouvoir changer quoi que ce soit après impression. En cas de changement d’information ou de coordonnées, on doit réimprimer. Une livre enrichi d’une nouvelle version et/ou avec un erratum repassera de toute façon par les rotatives.

Toutefois, si la rédaction sur le web n’a aucune limite en termes de gestion de contenu, elle a toutefois davantage de contraintes, et non des moindres :

le souci de vouloir être bien référencé demande de s’occuper de l’aspect résumé par « SEO ». Bien qu’une visibilité cela ne s’arrête pas à ces trois lettres…

l’utilisation des 6 tailles de titres, par ordre d’importance : de H1 à H6. Les H5 et H6 sont assez rarement utilisés.
Le H1 étant le plus important.

la rédaction de phrases courtes, sujet, verbe, complément (je sais, « faites ce que je dis, pas ce que je fais« …), car lue sur Smartphone, une longue phrase peut représenter de 4 à 5 lignes.


l’ajout d’images bien référencées également (remplissage de la balise ALT).


la gestion du permalien que l’on peut changer pour avoir les mots-clés de son choix dans le futur URL (60 -70 caractères max). L’intitulé exact du titre principal peut en effet varier.

Sur le web, une rédaction n’est plus la simple application d’une formulation bien tournée, mais comprend aujourd’hui une réflexion globale à prendre en compte, ainsi que l’application de techniques fonctionnelles soumises au diktat à la fois des moteurs de recherche qui référencent et à l’impact visuel sur l’internaute, surfeur très vite distrait et souvent pressé.

On ne parle plus de lecture, mais de « clic » et « d’expérience utilisateur » (UX). Le rédacteur du web n’est plus simplement écrivain avec un bagage culturel, mais il est aussi quasiment mathématicien, graphiste, référenceur.

C’est assez dommage de devenir si calculateur, car la qualité du fond est tout de même ce qui compte. La tyrannie du référencement à tout prix peut entraîner une auto-censure. Certains vont éviter de rentrer dans le détail pour rester dans une longueur dite de confort, ou bien avoir peur d’utiliser un mot de vocabulaire non « standard », peu usité. En justifiant cette approche par le fait de devoir « se mettre à la hauteur du lecteur », et toucher le plus grande nombre2Cela me rappelle ma première journée dans une école de journalisme, où j’entendis – horreur – l’affirmation suivante : « Vous n’aurez besoin que de 400 mots de vocabulaire. » Il est vrai qu’à force de traiter les gens comme des bœufs, ils peuvent le devenir (ton ironique). Déconcertée, affligée par tant de mépris vis-à-vis du lectorat, je n’ai évidemment pas souhaité faire carrière dans la presse. Ouf, pas d’auto-censure.

Personnellement, je n’en ai cure. Et je fais ce que je veux, mon but étant de renseigner mes lecteurs le mieux possible. Je ne veux pas me sentir prisonnière. Et finalement, sans me soucier des mots-clés, je m’aperçois que Google remarque mes articles, mes contenus.

Comme quoi, la résistance à une prise de tête inutile sert parfois plus efficacement le texte, et ce que vous vouliez dire.

Et si je perds des lecteurs en route, parce qu’ils n’auront pas eu le courage de lire une longue phrase, eh bien tant pis. Ceux qui restent sont là par réelle curiosité. Je préfère privilégier la réflexion.

Pour ce qui est de l’apparence, un blogueur lambda, qui écrit pour son compte et pour qui seul le propos compte, trouvera une plateforme comme Medium tout à fait suffisante, sans se soucier du reste.

Les robots de Google aime le contenu naturel, qui n’est pas trop travaillé. On n’est pas obligé d’écrire un article court. Et ce n’est pas parce que vous bombarderez votre texte de mots-clés que le tour sera joué, loin de là.

Lire aussi Contenu et SEO : comment jongler avec la densité des mots

La clarté du propos est ce qui prime

On le voit, la communication digitale n’a pas la même approche qu’une rédaction pour un support papier. Néanmoins, si la rédaction web permet d’être considérablement enrichie, je reste dubitative sur la qualité du contenu (fond, style) et reste convaincue d’une grande « liberté » concernant la rédaction papier (même si le volume doit s’adapter à la taille de la page qui est fixe).

La grande différence étant le fait d’atteindre rapidement moins de gens en distribuant ou vendant un support papier qu’en communicant en ligne…

Cela dit, la rédaction numérique et la rédaction print ne sont pas forcément à opposer. Même si elles présentent des différences et des limites, considérons-les plutôt comme complémentaires ainsi que le souligne cet article : le-print-fait-sa-mue-a-lheure-du-digital.

Mise en page et règles typo : variations pour un support

Entre ces deux approches, il existe une rédaction numérique « à version », comme par exemple les e-books, les Livre Blancs… Ces derniers sont conçus avec une mise en page suivant les procédures d’édition d’un ouvrage à vocation fixe. Les utilisateurs pourront se le procurer en le téléchargeant.

Sur le web, les règles de mise en page et de typographie ont été simplifiées pour des raisons pratique, ergonomique et esthétique. On évitera de justifier un texte à droite par exemple, l’effet bloc pouvant créer des « trous » entre les mots, visuellement malencontreux. Et aucun graphiste ne peut fixer cela. D’ailleurs, les espaces insécables aussi sont à éviter, difficilement gérables.

La notion de « responsive », que j’appelle « élastique », repose sur la notion d’homothétie. Si l’impression d’un texte sur papier est fixe par définition, il n’en est rien d’un texte sur le web. La largeur de la fenêtre, et/ou du support utilisé fait la pluie et le beau temps.

Les puristes des règles typographiques ont été obligés de mettre de l’eau dans leur vin, après avoir constaté que le Web n’était pas vraiment fait pour. L’exemple des césures de mots qu’il n’est pas la peine de gérer. Soit le mot entier ira à la ligne (encore une fois selon la largeur variable de votre fenêtre), soit un mot sera coupé au mauvais endroit.

Notons qu’une colonne principale, celle où vous lisez un article de blog par exemple, a une largeur maximum. C’est seulement si la fenêtre du site est inférieur aux largeurs prévues pour les colonnes dudit site, qu’il pourra se passer des mouvements pas toujours heureux. Les règles typographiques valables pour le papier, volent alors en éclats.

Pour les Livres Blancs, en général au format .PDF, certains lecteurs auront même envie – et la possibilité – de les imprimer. Néanmoins, les liens qui sont cliquables sur document .PDF téléchargé et ouvert sur l’écran, ne le seront évidemment plus en version papier.

Ce type de document au format invariable, à vocation téléchargeable, pourra présenter une mise en page classique et suivre les régles typographiques en vigueur. Pensez « édition », voire « impression ». Comme pour un livre.

Concernant le SEO, c’est au moment de faire la promotion en ligne de son livre, via par exemple une landing page, que l’on s’attachera à « motcléiser » le permalien et autre titraille…

On peut aussi aller jusqu’à proposer une option d’impression à la demande, qui s’appelle d’ailleurs une POD (Print on Demand). La mise en page et la rédaction devront s’apparenter à celle des documents classiques imprimés. La petite différence est qu’une actualisation de version est moins coûteuse…

On le voit, il existe aujourd’hui plusieurs façon de transmettre un message. Quant à la rédaction elle-même, selon la cas de figure, on s’adaptera.

Dans tous les cas, le sujet et la qualité de la prose sont primordiaux.
La présentation est la cerise sur le gâteau qui doit donner envie de lire.

 

Photo by Bank Phrom on Unsplash
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Un commentaire sur “Rédaction web VS rédaction papier

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