Un petit coup de clavier ce matin concernant, chose rare, mon réseau social préféré, j’ai nommé Twitter.
Pourquoi ai-je la désagréable sensation que le Twitter d’origine, si efficace, commence à me décevoir ? Tout est parti hier d’un article de Mashable, information reprise par les blogs français.
Le site de l’oiseau bleu chercherait à faire évoluer sa présentation vers un ersatz de page Facebook.
Pitié ! Dites-moi que ce n’est pas vrai.
Simplicité, fluidité, rapidité
Le fait d’avoir de l’info en temps (plus que) réel est génial, pratique et productif, particulièrement pour quelqu’un comme moi, féru d’informations. On peut échanger, lire des articles qui nous auraient échappé, découvrir des gens intéressants, bref, une bonne plate-forme de microblogging, dont l’ergonomie ne gênait en rien les performances (notez que je parle au passé).
La lecture des infos allait vite, l’œil balayait parfaitement l’essentiel (l’heure du post, l’info) parce que tout autour était sobre, le visuel était « ramassé », sans aucune gêne visuelle. On voyait tout de suite l’heure à droite des tweets. La sobriété visuelle permettait une lisibilité immédiate.
Des changements contre-productifs
Mais depuis son entrée en Bourse, on dirait que l’équipe de Twitter fait tout pour détruire son originalité et surtout son efficacité, en voulant montrer qu’il bouge. Comme s’il fallait évoluer à tout prix ? Aurait-il peur ? N’aurait-il pas confiance en lui ?
Certes, il reste des ajustements d’ordre technique. Mais visuellement, l’ergonomie et le design contribuaient à une lecture instantanée parfaite.
L’évolution récente du design de Twitter m’a personnellement beaucoup gênée. L’œil, qui avait pris ses marques, était habitué à aller à l’essentiel, à voir tout de suite la qualité d’un tweet et son histoire. La sobriété générale permettait de se focaliser immédiatement sur le tweet et ses éventuels liens.
Mais à la seconde où mon compte s’est ouvert sur la nouvelle version, j’ai été confrontée à ce que je déteste le plus quand je suis en mode travail : perdre du temps.
La largeur de la TL a augmenté et fait aujourd’hui 14 cm.
Ce changement de taille a désorganisé l’emplacement des mots dans la bio.
Les « compteurs » se sont colorés (couleur choisie de votre thème), ont grossi et ont été intervertis avec leur titre.
Beaucoup de fonctions ont pris la couleur que vous choisissez au départ dans le thème et qui sert de couleur de base à vos tweets (lien, hashtag, nom de twittos, etc.) : le regard n’est plus attiré uniquement par ce qui était l’essentiel, l’info. Il est gêné par du coloriage inutile, notamment au niveau des onglets du menu…
l’heure du post d’un tweet est maintenant « perdue » dans le groupe d’informations, collée au @nomdutwittos, on la repère moins vite. Bizarrement, l’heure est restée affichée à droite dans le flux des interaction (onglet « @Connecter »).
une info supplémentaire (vraiment inutile) vient s’ajouter parfois au-dessus signalant qu’untel parmi vos followers l’a retweeté.
En allant sur l’onglet de la roue crantée (« paramètre et aide »), il n’y a plus de liste déroulante automatique et nous voilà obligés de cliquer pour avancer dans les fonctions : encore une seconde perdue !
Bref, la lisibilité est troublée, moins pertinente, perdant au passage des micro-secondes d’abord à se concentrer sur le tweet, puis à déchiffrer l’info tweetée. Sans compter les images jointes, visibles directement (à moins d’indiquer dans le paramètre de votre smartphone qu’on ne veut pas les voir d’emblée).
Je passe sur la colorisation à tout prix de certains éléments, ce qui « brouille » la vue et déconcentre. Et je ne parle pas du point (couleur choisie de votre thème) qui apparaît en haut à gauche, à côté du « home » pour signaler un nouveau tweet à lire, alors que le flux fait son travail tout seul (le nombre de nouveaux tweets dans votre TL étant indiqué déjà en haut).
Comparaison (version ordinateur) :
AvantAprès
Comment perdre ce qui fait son originalité ?
Cherchant à transformer son interface, Twitter testerait l’idée de rapprocher son visuel de celui de Facebook! Son intention serait de passer d’une seule colonne en streaming vertical (une seule info à la fois) à une sorte de tableau où les yeux auraient plus de mal à se poser, puisque des infos seraient placées à la fois en haut, en bas, à droite.
Encore une perte de temps à balayer du regard des choses inutiles pour arriver à la simple information postées par des twittos que l’on suit.
Twitter devrait abandonner cette idée et garder ce qui fait sa personnalité et sa différence depuis le début : à moins qu’il tienne absolument à perdre ce qui faisait à la fois sa personnalité et son efficacité.
La mise en page d’un visuel détermine son impact !
Le design et l’ergonomie sont déterminants en termes de confort de lecture. Twitter était parfait au début. Mais le début de la fin a commencé par les images qui apparaissent maintenant directement. Si sur la version mobile, on peut demander à les cacher, la version ordi, en revanche, n’a pas encore cette option.
Or, il se trouve que des gens – en l’occurrence votre serviteur – travaillent sur grand écran. Or, je n’ai pas forcément envie d’être agressée dès le matin par des images que je n’ai pas choisi de voir.
Par ailleurs, si je veux garder le flux de ma TL sous les yeux sous forme de petite fenêtre dans un coin de mon écran – en plus, cette version pour ordinateur de Twitter n’est pas responsive ! – cela me prend une place supplémentaire si je veux tout voir. Pourquoi ? Parce que la largeur de la TL a augmenté d’environ 2 cm (voir plus haut).
Alors, bien sûr, c’est comme pour (presque) tout : on va s’habituer. Mais depuis cette évolution design, qui semble pourtant imperceptible, ma concentration en a pris un coup. Je sens que je lis moins de tweets et je tweete également un peu moins.
La forme, mais aussi le fond…
De nombreux hashtags plus débiles les uns que les autres viennent souvent polluer la TT. Et je ne parle pas des jeunes qui sont là en touristes pour ne dire que des gros mots.
Pire, le fait que des propos ouvertement racistes ne soient ni relevés, ni sanctionnés (même si quelques comptes finissent par être fermés parfois), tout cela devient extrêmement nauséabond, voire inadmissible de la part d’une start-up qui devraient se donner la peine de suivre une éthique.
Pour le reste, espérons que Twitter se tienne tranquille et renonce à ses envies de moutonnerie en faisant preuve d’un développement UX un peu plus sérieux. Sept ans de réflexion pour en arriver là serait décevant.
Espérant surtout qu’il parcourt les nombreux commentaires, qui vont dans mon sens, dans les différents articles américains qui traitent de ses envies de design à la mode.
Faut-il rappeler à Twitter qu’un internaute déçu est un internaute qui peut aller voir ailleurs ?
Radiant Orchid(prononcé « orkid » évidemment).
Le code RVB exact est facile à retenir : 117 40 100
ou #752864 en html.
Ce qui produit une couleur plus proche du mauve foncé que du prune (quoique), et certainement pas du rose en tout cas. Certains y verront tout simplement un couleur de la famille du violet.
Parmi les fleurs appelées orchidées, vous en avez aussi des roses, des pourpres, des blanches, des rouges, des oranges, des jaunes, et même des vertes.
Quoi qu’il en soit, 2014 sera radiant orchid ou ne sera pas ! Foi de Pantone.
Pourquoi des couleurs ?
Marché, création, actualisation, production, cette coutume provient du monde de la mode et du design. À chaque saison de la mode, il faut une couleur de tissu qui prédomine et détermine les mariages de couleurs (malheureusement parfois pas très heureux).
Derrière, la société entière se met au diapason pour harmoniser le reste avec la tendance, marketing oblige. L’idée est de contribuer à faire marcher l’économie donc.
C’est ainsi que chaque année, on tire une couleur Pantone de la boîte de Pandore.
Le flop du vert de l’année dernière
Pourquoi le Pantone #009B77 n’a pas très bien marché en 2013 ?
Même si l’actrice Nathalie Baye s’y est mise très vite en étant une des premières à porter du vert émeraude (Emerald) début 2013 et en continuant tout au long de l’année, cette couleur ne fut pas forcément des plus faciles à porter par tout le monde, ni des plus attractives.
Nous avons vu aussi passer des objets qui ne pouvaient décemment pas coller dans une décoration intérieure à moins de tout repeindre, sans compter qu’en présence de plantes vertes (genre vert tendre, et non vert foncé, comme les caoutchoucs), la cacophonie visuelle pouvait vous pousser directement… aux toilettes.
Nonobstant le fait que d’autres tons de vert sont assimilés à l’écologie et que vu le sujet, cette couleur est finalement assez répandue ; je ne parle pas d’un vert émeraude (2013) mais d’un vert tige par exemple.
Il se peut également que parmi les consommateurs très à cheval sur la mode et les tendances, sachant que cette couleur annuelle est éphémère, certains n’ont tout simplement pas eu envie d’investir dans un objet dont ils n’apprécient pas la couleur habituellement.
Évidemment les années touchant à la famille du « bleu » (plutôt foncé) du « beige » ou du « gris » sont plus rentables car ce sont des valeurs sûres, qui vont avec presque tout. Une base classique d’une garde-robe chic.
Enfin, parce qu’à la télévision, le vert passe mal. Par ailleurs, quand on tourne en studio avec l’intention d’incruster ultérieurement une image en arrière-plan, le fond est souvent vert lors de l’enregistrement. Si la personne porte un vêtement vert, je plains les yeux du cameraman.
Et puis tout le monde sait que la superstition persiste dans les métiers du théâtre et du cinéma, porter du vert sur scène est toujours assimilé à un risque, la légende rapportant que Molière mourut quelques heures après sa dernière représentation (du Malade imaginaire) pour laquelle il portait un costume vert…
Je pensais que 2014 aurait opté pour le Placid Blue, le Dazzling Blue ou carrément le Celosia Orange (trois couleurs également en lice). Voilà que l’on nous met en avant rien moins que du sirupeux, qui n’est ni du rose (beurk) ni du mauve (bien que les milieux de la mode parlent déjà de « mauve mania »), et qui devrait malheureusement définir le reste de l’année.
Peut-on passer outre ?
Si vous vous en fichez, oui !
Si vous évoluez dans des métiers visuels (design, graphisme, stylisme, décoration, communication), cela devient un peu plus difficile de se départir de ladite « mode ». Ne serait-ce que parce que les consommateurs (la cible) se jettent sur ce qu’on leur dit et que le système, produit un cercle qui se referme sur le seul but : consommer. Si les médias et la mode véhiculent une couleur édictée comme la tendance, il vaut mieux être prêt.
Mais ce choix d’un « rose » tirant sur le mauve est peut-être aussi stratégique puisque psychologiquement, cette couleur permet d’adoucir une société qui n’est pas sans tensions.
Sur le plan du design, les couleurs sont un peu comme les tendances typographiques. Voyez comme le thin a fait place les années passées à du seventies, avec le retour des pattes d’eph, par exemple :
Même si la lisibilité en prend un coup avec certaines polices dont on abuse sans penser à l’impact visuel justement, on continue de voir partout les mêmes polices de caractère ! Du moins pour les titres. Heureusement, la très lisible Arial reste une valeur sûre (pour lire un texte long). Et pour 2014, la police « Open Sans » devrait avoir tout sa place (source).
Retour à plus de finesse donc. Ouf.
Question finesse, je déconseillerais à la gent masculine d’arborer cette couleur orchidée radiant, au risque de ressembler à un commercial VRP des années 90 auquel personne n’osait faire de remarque sur la couleur bordeaux, tirant sur le lie de vin, de sa chemise.
Enfin, chacun ses goûts évidemment…
Pour pallier cette difficulté, n’ayez crainte, le printemps prochain verra aussi le bleu ressortir à égalité, histoire d’amortir le choc visuel. Déjà, le catalogue de la Redoute (préparé il y a quelques mois), a bien intégré l’info si l’on en juge par sa couverture.
La tendance prend donc ses aises, afin de ne pas restreindre le marché potentiel à cause d’une couleur orchidée qui ne convient pas à tout le monde…
Le nom allemand Gebrauchsgraphik – en français « art graphique » (littéralement « art graphique d’usage ») – doit parler à plusieurs générations de graphistes et de publicitaires. Tous les acteurs de l’univers des arts graphiques et de la pub étaient abonnés à cette publication. Retour sur ce fameux magazine international.
Contexte historique
Ce magazine est né en 1923 à Berlin grâce au professeur H. K. Frenzel [1882-1937]. On parle plus souvent d’une première parution en 1924.
Au plus fort de la période nazie (et après la mort de Frenzel), entre 1938 et 1944, sa publication fut malgré elle, artistiquement « orientée » par le contexte. La mode de la typographie en lettres gothiques noires illustre cette période des années 30… Comme par exemple cette couverture de 1934 : (Source)
Sa publication fut arrêtée entre 1945 et 1950 (ce qui peut se comprendre), mais elle reprit en 1950 depuis Munich.
Dès lors, une imagination foisonnante refit surface et démontra tout la fabuleuse créativité humaine, en matière de créa, de conception-rédaction, de visuel et de publicité.
J’ai ainsi dans ma bibliothèque, une collection de numéros de Gebrauchsgraphik, allant de janvier 1959 à 1961 (photos 1 et 3 de ce billet), plus un de 1966.
À noter qu’après s’être appelé Gebrauchsgraphik, le titre de ce magazine a évolué une première fois en 1972, devenant Novum Gebrauchsgrafik, puis a définitivement changé de nom en 1996 pour devenir tout simplement novum (plus facile à prononcer…).
Ce mensuel est toujours aussi rigoureux et intimiste. Mais aussi plus discret, et donc moins connu aujourd’hui, que le très suivi magazine anglais eye magazine paraissant tous les trimestres depuis 1993. Mais novum n’en demeure pas moins intéressant.
Sur Internet
Il existe finalement peu d’infos sur la toile au sujet de ce magazine mythique, même si l’on peut encore acheter d’anciens numéros.
J’ai trouvé d’autres « collectionneurs » en Europe, qui conservent également ces trésors de revues. Les périodes vont des années 50 aux années 70… Il y avait à l’époque de belles idées publicitaires, subtiles, parfois plus fortes et impactantes que celles d’aujourd’hui…
En France, dans la même lignée, nous avons le magazine international de graphisme et de design étapes, né en 1994, publié par les éditions Pyramyd. Une revue très intéressante pour tous les amoureux de graphisme et de typographie, comme l’était le professeur Frenzel, un précurseur dans son domaine.
Articles sur la disparition de l'écriture manuscrite