Twitter : trop bien pour une société du moindre effort ?

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Chantera ? Chantera plus ?

En ce début du mois de mai 2014 où les oiseaux chantent à tue-tête, certains déchantent

Twitter peut avoir peur, son action plonge et avec ses fidèles followers du début, ce n’est plus vraiment le bonheur.

Fin mars, le Blog du Modérateur posait une question intéressante : pourquoi quitter Twitter ? Si la question se posait, pourquoi se poserait-elle ? Eh bien parce que justement – et c’est le buzz du moment – les équipes de Twitter réfléchissent, particulièrement depuis le début de l’année, à la façon de revoir son fonctionnement… c’est-à-dire ce qui faisait son originalité même.

Suite à mon billet de février sur l’évolution de l’ergonomie de Twitter… je dois dire me sentir de plus en plus inquiète quant à ce que devient cette plate-forme, notamment sur un plan visuel et en termes d’ergonomie et de confort.

Dans cette course à l’échalote, enfin à l’oseille, la pertinence de l’information, notamment sa mise en lumière, est remise en question au profit de l’aspect que l’on veut, que l’on croit, attirant donc efficace.

Voilà que Twitter veut ressembler à Facebook, réseau qui de son côté ne cesse d’évoluer, talonné par Google+ qui, lui aussi, est en permanence en mode test. Bref, ces trois plate-formes finissent par me montrer la même chose, la même forme, le même design, les mêmes fonctions, où au final, le regard se balade sans se fixer, en raison des multiples point d’attirance, sans parler de la couleur. Quelle originalité, quelle créativité entre eux… Mais surtout, quelle contre-productivité concernant la fonction originelle de Twitter !

Alors que justement, Twitter se démarquait par sa sobriété, donc son efficacité, voilà qu’il ne cesse de me harceler depuis quelques temps afin que je passe à la nouvelle version, me répétant un « jetons un coup d’œil » sur fond de bandeau bleu hideux. Mais non merci, PAS MAINTENANT. JAMAIS peut-être.

Je tombe parfois sur quelques comptes qui ont décidé de se montrer sous ce nouveau jour : eh bien, je n’arrive pas à les lire. Trop gros, trop de sollicitations visuelles, moins « ramassées » favorisent la déconcentration. Résultat, ayant l’impression de perdre de précieuse secondes, je zappe.

Une évolution contre-productive

Apparemment, les utilisateurs seraient en demande de nouvelles fonctionnalités (je n’en fais pas partie). Il paraîtrait que pour gagner davantage d’utilisateurs, l’équipe de Twitter aurait décidé de faciliter la compréhension du processus, soi-disant compliqué pour certains…

Excusez-moi, mais apprendre à tweeter est-il si ardu que cela ? le hashtag et l’arobase une fois assimilés dans leur fonction, le reste vient tout seul. Un enfant comprendrait (j’ai testé sur un de 6 ans et un de 9 ans).

Et c’est bien ce qui fait peur justement : si une certaine population ne veut pas, ou ne peut pas, faire un petit effort au départ pour comprendre la marche à suivre, et attend qu’on lui mâche le travail en lui planquant sous le nez des boutons partout comme dans un jeu, il est évident que toute information sérieuse finit par être dévoyée. Mais c’est vrai, j’oubliais que nous évoluons dans une société de la distraction…

Le changement commence par ce système de notifications via des pop-up : encore de quoi être déconcentré…

La nouvelle interface vous met à l’honneur ? Peut-être, mais la nouvelle architecture proposée, a le don de distraire le regard, anéantissant au passage tout ce qui faisait la valeur de Twitter, à savoir un regard ultra rapide sur l’essentiel : l’info du tweet.

Par ailleurs, si l’on veut mettre un message en avant, on peut « l’épingler », mais quid des autres tweets justement, si on s’échine à ne tweeter que des informations sérieuses ou intéressantes ?

En plus, cette fonction ne vaut apparemment que pour vos tweets et pas pour un retweet, alors même que si vous retweetez un tweet, c’est bien pour le partager avec le plus grand nombre.
Bref, tout cela est très gentil, mais j’ai bien peur que nous ne nous éloignions de ce qui faisait la quintessence même de ce réseau.
Le fond passe après la forme, comme d’habitude.

Ne riez pas, mais la solution alternative que j’ai trouvée est de diminuer la largeur de la fenêtre de ce réseau (sur mon écran d’ordi) de manière à ce que les blocs de la colonne de droite reviennent à gauche, comme avant – car la seule bonne nouvelle du jour est que Twitter est enfin à peu près responsive sur ordinateur (enfin seulement à peu près…).
Puis je diminue la taille de l’ensemble pour avoir l’impression de retrouver l’ancienne version. Cela n’empêche pas qu’en raison de certains tweets grossis, la lecture globale est coupée dans son élan, comme si je descendais ce flux sur une piste de ski à bosses.

Une chose est sûre, Twitter a perdu mes faveurs.

 #Twitterversary

Il se trouve qu’aujourd’hui 1er mai 2014, je fête mes 4 ans sur Twitter : enfin, il y a six ans j’avais créé un compte (version anglaise), mais je n’avais pas pris le temps de m’en servir.

En tant que follower, ce qui m’a tout de suite plu à l’époque (quand je m’y suis mise vraiment), est cette possibilité de passer en revue rapidement de l’information, des sujets qui ont mon intérêt, bref de me faire une « revue de presse » : bien sûr, il faut savoir trier, lire en diagonale.

Or, justement la simplicité visuelle de la page permettait à l’œil d’aller à l’essentiel et de balayer d’un coup tout le flux, sans être parasité par quoi que ce soit.

Avec la nouvelle version, agrandie comme avec une loupe comme si on était myopes, il se passe tout le contraire car, non, ne croyez pas que plus on grossit les choses et plus on les voit. C’est une erreur fréquente !

Le plus gros inconvénient reste la chronophagie. Personnellement, le temps que je passe sur Twitter est pour lire et apprendre quelque chose, dans le but que cela m’apporte un supplément de savoir intéressant, pour mon boulot ou pour ma propre réflexion (je lis les articles liés).

Le fait que mon regard ne soit pas sollicité par toute sorte de fonction à l’intérêt toute relative, me permettait d’aller vite. Mais avec cette nouvelle version, je perds plusieurs secondes, je suis extrêmement gênée dans mon confort de lecture. (Voir l’histoire de la loupe plus haut.)

Particulièrement par les images qui, contrairement à d’autres, n’ont aucun effet d’attractivité sur moi : je recherche une info lisible ultra rapidement et avec des mots !

Déjà que la vitesse et la chronophagie sont un fléau dans nos vies en général, et qu’en plus certaines personnes passent aussi apparemment beaucoup de temps sur Facebook et autres réseaux, lesquels sont tout aussi chronophages… La question est de savoir si on ne perd pas son temps. Quid de leur véritable utilité ? Car de toutes ces « données », infos ou images de toutes sortes, que reste-t-il ? Il y a deux ans, je m’étais déjà posé la question ici.

Mais je suis une bonne fille, je vais donc rester encore quelques temps sur Twitter. Enfin, surtout parce que je suis férue d’information. Tant que le passage à la nouvelle version n’est pas définitif, tout ira bien. Twitter est prévenu.

Quant à Google+, j’ai décrit mon expérience dans un précédent billet… en attendant un prochain billet sur la suite de mon UX.

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