Quel nom pour sa start-up ?

Créer sa start-up est une aventure à la fois passionnante, chronophage, difficile et palpitante. Un projet est toujours excitant. On a généralement hâte de le voir se lancer.
Mais pour en parler, comment allez-vous l’appeler ? 

La réussite d’une start-up repose aussi sur son positionnement webmarketing. Or, ses fondateurs, en véritables conquérants digitaux, ont la tête dans le guidon et c’est normal. 

Occupés à développer leur idée, ils ne pensent pas toujours suffisamment à l’aspect communication.

C’est ainsi que l’on entend encore parfois des « on verra après, c’est trop tôt. » Il est vrai que ce qui compte est l’idée. Le codeur va d’abord penser, à juste titre, à bien ficeler l’innovation du projet. Il y a un gros travail à produire sur la valeur ajoutée, sur la réponse à un problème, la technique, l’ergonomie, et surtout sur son modèle économique…

Mais l’aspect marketing arrive plus vite que l’on ne croit, lorsqu’il s’agit de vendre son idée, ne serait-ce que dans le cadre d’une recherche de financement, il faut bien avoir déjà au moins un nom ! Même si celui-ci peut encore changer en fonction de l’évolution du projet (cf. le cas de Finple).

 

Nommer sa start-up permet de l’identifier et de la concrétiser mentalement


Lorsque la cible est déjà cernée, les fonctionnalités en place et le modèle économique testé et validé, très vite, la promotion marketing doit s’imposer.

Un discours aura forcément déjà circulé. Faire parler de son idée, même en phase test, demande donc d’avoir nommé le projet.

La création d’un nom est par conséquent indispensable. Trouvez-le au moment de la naissance de l’idée, en parallèle. Cette identité permet de préparer un processus de déclinaison marketing et de se projeter.

Cela signifie qu’il faut prendre le temps de réfléchir sérieusement à l’image du concept, du produit ou service et à sa stratégie de communication (charte graphique comprise). Sans être poussée à l’extrême, une vision globale est bienvenue dès le début, en amont. La communication ne doit plus être la 5ème roue du carrosse !

D’ailleurs, avant même sa phase de développement – aussitôt le nom trouvé, selon les conditions requises –, le premier réflexe est de réserver un compte sur les réseaux sociaux principaux : les premiers vecteurs d’information et de communication de votre projet. Action indispensable pour commencer à vous positionner et échanger sur votre projet.

Si vous avez besoin de passer par du crowdfunding pour financer votre idée, votre campagne se base obligatoirement sur un plan de communication. Celui-ci aura donc déjà demandé une réflexion et une création quant à l’identité, a minima.

C’est donc bien en amont que doit être pensée toute cette « image » autour de l’appellation et du sacro-saint nom de domaine. Avec au minimum une landing page et/ou un blog actif pour préparer le terrain en parlant de vous et de votre projet forcément génial.

 

Comment éviter d’être considéré comme un schmilblick ?

communicationDe l’extérieur, l’internaute doit trouver, voir, ressentir une harmonie. L’impact psychologique de l’image renvoyée joue énormément pour susciter sympathie et curiosité.

Or, la séduction, ça se travaille ! C’est un métier. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à faire appel à un professionnel qui peut apporter sa vision globale.

 


Pour installer une image solide, les paramètres suivant doivent être considérés et travaillés à égalité :

Le fond : le message.

Les supports : papier, blog, site web, newsletter, pitch, médias, réseaux sociaux…

La forme : les deux aspects de forme étant la rédaction elle-même du message et sa nature : infographie, carte, vidéo, article (texte)… Tout ce qui va transmettre de l’information.

La présentation : elle est la locomotive qui va déterminer l’efficacité de l’impact (design, mise en page, couleur, taille, typo…). Rien ne sera laisser au hasard.

C’est ce que l’on appelle communément du contenu.

Faire appel à quelqu’un qui a comme qualité d’avoir une vision complète, à 360°, permet de ne rien oublier et d’éviter ainsi les mauvaises surprises et autres pertes de temps par la suite.

Le message doit reposer sur l’identité et donc en priorité sur le nom du projet. C’est au stade 1 de la réflexion qu’arrive la question fondamentale : comme va-t-on l’appeler ?

Mais c’est aussi à ce moment précis que l’exercice se corse ! En effet, trouver un nom approprié n’est pas si simple parce que des start-up et autres applis, il y en a des tas à travers le monde ! Et il s’en crée tous les jours !!

Une start-up, c’est comme un bébé. L’émotion qui caractérise l’être humain que vous êtes va vous pousser à partir sur vos envies pour baptiser ce nouveau-né.

Sauf que l’indisponibilité du nom vous conduit le plus souvent à un mur, renvoyant votre rêve quasiment à zéro, dans ce cas précis de la quête d’un super nom !

L’enthousiasme de l’équipe s’émousse très vite lorsque, idée après idée, la création d’un nom se révèle plus compliquée que prévue.

Le chercheur novice passe par 5 phases :

  1. l’excitation
  2. la déception
  3. le désespoir
  4. la concession
  5. l’acceptation

La tâche est difficile notamment parce que :

La source se tarit :
des millions de noms (application, blog, start-up, logiciel, cryptomonnaie) circulent sur le web et trouver un nom qui ne soit pas déjà utilisé relève aujourd’hui quasiment de la quête du Graal. Sans parler des entreprises physiques qui ont leur nom de domaine.

Le business des noms de domaine est une plaie :

vous l’avez tous déjà vécu, l’histoire du nom qui dort tranquillement dans une banque de noms de domaine jusqu’au jour où son détenteur vous harcèle pour vous vendre le .com parce que ses robots ont détecté que vous l’aviez réservé uniquement en .fr…
Ce n’est évidemment pas éthique de louer un tas de noms et de les mettre en stand-by. Mais malheureusement cette pratique dites « de parking » est très répandue, et complique la recherche.

Tout est déjà pris :
même si par chance, le domaine du nom auquel vous pensez est libre dans les principales extensions, les réseaux sociaux sont des indicateurs rapides.
Lors de la phase 2 de votre recherche, phase qui pourrait s’appeler « Je vérifie mon idée de nom », un passage sur les réseaux – Instagram, Facebook, Twitter, pour ne citer qu’eux – vous permet de vérifier tout de suite. Car il s’agit d’anticiper votre positionnement partout sur le web… Et là, patatras : quelqu’un possède déjà ce pseudo. 😭

LANGUE ET PRONONCIATION

Le français, ça limite. L’anglais est toujours très répandu : plus simple pour l’international, mais aussi forcément beaucoup plus difficile à trouver tant il y a d’appellations anglo-saxonnes sur le marché !

Alors n’hésitez pas à chercher des mots dans toutes les langues, à fouiller du côté du grec, du latin, du chinois, du japonais, du coréen, du suédois, du portugais, etc.
Du moment qu’en termes de communication, vous puissiez l’expliquer.

Sa sonorité peut jouer un rôle également. Le jeu de lettres qui conduit à de la tautophonie peut s’avérer payant, parce que justement sympathique à l’oreille, ce qui le rend mémorisable. Cette approche est à creuser.

Proposer un nom qui résonne de telle manière qu’on aime le prononcer, voire le répéter, ne peut qu’attirer.
Exemple avec to good to go.

Faites donc bien le tour de tous les aspects. Mais surtout, dès que vous voyez un nom libre et visiblement peu usité en ligne – en tout cas pas de manière professionnelle – j’ai envie de vous dire : sautez dessus ! Parce que les places sont de plus en plus chers.

Si vous créez carrément un nouveau mot, assurez-vous tout de même qu’il soit prononçable par tout le monde…
Tout le monde devra également pouvoir facilement le mémoriser.

LA QUESTION DU SENS

C’est une question centrale : faire en sorte qu’on y voit du sens. Il est fondamentale de réfléchir à l’explication du nom car cela lui confère déjà une histoire.

> CAS 1 : informatif
Votre nom reflète déjà une idée de la nature du service que va proposer votre start-up, tout va bien. Il n’y a plus qu’à rédiger un petit mot là-dessus.
Exemple : lacryptoducoin.

> CAS 2 : historique ou affectif
Votre nom n’indique pas tout de suite une idée de ce dont il s’agit. Il est construit à base de racines syllabiques ? Pas d’inquiétude, il sera quand même facile à expliquer, quelle que soit la forme (contraction, déformation, racine étrangère). Parce que tous les mots ont une histoire. Le but est pouvoir faire un lien ou plusieurs.
Par exemple, votre nom sonne italien, ou bien est conçu avec la syllabe d’un mot italien, parce que le fondateur a des origines italiennes ? Le lien est fait et cela se comprend, donc cela peut passer. En plus, cela offre inconsciemment une dimension humaine au projet.

> CAS 3 : imaginé
Si après avoir fait le tour des mots pouvant informer directement sur ce que propose votre start-up, vous constatez que tout est déjà sur le marché ou bien indisponible en domaine, vous décidez de vous tourner vers une création pure.
Permutation après permutation de toutes les combinaisons de consonnes et de voyelles, vous sortez un (gentil) alien.
Mais quid de sa signification ?

Exemple 1 : wyyox [prononcé ouayox].
Libre au 27 juillet 2017. Mais c
omment allez-vous justifier ce choix en termes de sens ? Pas de panique. Un communicant imaginatif et qui a l’habitude de « voir » des atouts partout, pourra toujours en tirer une signification, une rime, voire une histoire. Même avec une pirouette, on s’en sort toujours.

La premier réflexe est d’en faire un acronyme. Essayez de trouver un mot commençant par chaque lettre du nom. Évidemment, avec des w, des h et des y, on va plutôt s’orienter vers de l’anglais. What’s Your Yield Of Experiment = que ressortez-vous de votre expérience (sur le plan de la rentabilité (production, résultat)). Ce nom pourrait servir à un logiciel ou à un concept de management.

Exemple 2 : Tchiipy. Totalement libre au 27 juillet 2017. Il pourrait convenir pour une start-up de la mode : du pas cher pour les enfants par exemple. Là, on a juste à expliquer la déformation (que l’on entend déjà à l’oreille) de cheap et de chipie. Une e-boutique en français et en anglais sur ce commerce de vêtements d’occasion de 0 à 15 ans pourrait très bien prendre ce nom (merci, pas de quoi).

Les deux sons « i » sont très positifs, enfantins, il n’y a que deux syllabes, c’est court et rigolo à prononcer avec le t devant (tchipi). Les deux i pourraient symboliser « garçon » et « fille ».

Dans le futur logo (même si un « i » transformé en silhouette est une piste classique en graphisme).
On peut donc jongler avec une signification double ou cachée selon les lettres ou les syllabes, et bien sûr faire des jeux de mots.

Je conseille de jouer carte sur table. Si votre nom est vraiment alambiqué, n’hésitez pas à l’accompagner d’une histoire drôle. Cela peut le rendre sympathique. Et avec de l’imagination, vous trouverez toujours quelque chose à raconter, ne serait-ce que décrire les moments difficiles que l’équipe a vécu, y compris dans la création du nom de votre start-up.

Au pire, vous pouvez toujours dire que vous avez fait exprès pour vous démarquer…
En fait, il ne faut pas avoir peur de sortir des sentiers battus, temps que vous pouvez communiquer ensuite de manière cohérente sur le sujet…

VÉRIFICATION DE MALADE

La question de la vérification est rédhibitoire et impérative. La question ne se pose même pas en fait. En tapant sur un moteur de recherche votre idée de nom, vous voyez immédiatement ce qu’il en est. S’il ressort, ce n’est même pas la peine, passez à autre chose.

Enfin, jetez un œil quand même sur la disponibilité du domaine (on ne sait jamais), le Whois peut révéler des surprises.

L’idéal est de trouver très peu de résultats de réponses, ce qui est un bon signe en général.

Parfois, l’espoir renaît et par exemple un pseudo bizarre trouvé sur un forum ou dans un commentaire YouTube, doit vous pousser à creuser. Si ce nom vous « parle », vous pouvez peut-être le transformer en y ajoutant une lettre ou une autre racine.

Mais à chaque fois, la vérification immédiate est obligatoire et partout. Ciblez la disponibilité du nom de domaine en priorité.

Si le domaine (le nom que vous avez en tête) est libre en .fr, ne vous précipitez pas : même s’il est réservé uniquement en .com : allez voir si c’est un nom dormant dans un parking ou s’il est utilisé pour un site en activité.

Dans tous les cas, évitez de choisir un domaine qui est déjà pris en .com et ce, même s’il est libre dans les autres extensions. Sauf si vous ne pouvez faire autrement.

Quand je dis PARTOUT, ça comprend entre autres : le domaine, les profils des réseaux sociaux, l’INPI (pour la notion de protection lisez ceci.)

À ce propos, beaucoup de start-up ne prennent encore que le domaine et ne déposent pas leur nom en tant que marque.

Même si c’est plus long et plus compliqué, je préfère (et conseille) de choisir un nom dont la disponibilité est totale, quel que soit le média social.

Exemple typique de ce qui peut arriver :

Prenons le profil Twitter @Citygooo : a priori, on se dit, tiens, une start-up qui s’appelle Citygooo ! Le nom Citygoo devait être pris…

En réalité, le nom de l’appli est bien Citigoo, tout comme le domaine de leur site. Sauf que sur Twitter, le compte @Citigoo est utilisé par un particulier (et végète toujours lamentablement comme des milliers d’autre hélas). La start-up de covoiturage Citygoo a donc opté pour l’ajout d’un troisième « o » uniquement dans son pseudo Twitter. Enfin, pas uniquement (voir ci-dessous)…

C’est un peu dommage pour la cohérence, mais ils ont dû faire cette pirouette, considérant que cela valait le coup par ailleurs. À noter qu’ils n’ont pas réservé le domaine citygooo (totalement libre à ce jour) malgré le blindage sécuritaire conseillé en la matière.

D’autant que sur Instagram, ils ont également été obligé de prendre le pseudo Citygooo ; sauf que leur nom (pas le pseudo @) est aussi Citygooo, alors qu’ils auraient pu mettre Citygoo comme ils l’ont fait sur Twitter.

Par ailleurs, lorsque vous trouvez un nom à consonance étrangère, vérifiez s’il ne veut pas dire quelque chose de négatif – voire une insulte ou une signification ridicule – dans une langue quelconque. (Sachant qu’il existe environ 7 000 langues dans le monde, paraît-il, sans compter les dialectes).

Si enfin, vous avez trouvé votre bonheur, disponible sur la toile, n’oubliez pas de vérifier à l’INPI. Car une marque peut très bien exister depuis longtemps sans avoir eu la présence d’esprit de réserver son nom de domaine identique… justement celui que vous projetiez d’utiliser. Ce serait dommage de se retrouver face à un litige de propriété. (Si, si, il existe encore des professionnels qui n’ont pas encore de sites web !).

 

Le nom de votre start-up est à la fois moteur et locomotive

Vous êtes les premiers ambassadeurs de votre projet. Mais le nom de votre start-up est aussi un ambassadeur puissant et déterminant.

appellation startup
Trouver un nom pour sa start-up demande de la veille, des recoupements, de la recherche minutieuse… et des tests. Lisez beaucoup, parlez, écoutez. Gardez vos neurones en éveil.

Dans cet article du mois de juillet 2017 (en anglais) trouvé sur le site Startupbeat, la question posée est : pourquoi les start-up ont des noms si étranges ?

L’auteur de l’article termine par « bonne chance ». On peut comprendre pourquoi. Trouver un nom est moins facile qu’il y a dix ans. Nous passons ainsi par des vagues de tendances.

Mais attention aux effets de mode. Essayez d’abord de trouver le meilleur nom pour votre projet, c’est-à-dire le plus adapté, si possible le plus signifiant, sans vouloir à tout prix être un mouton. Avec comme objectif un nom qui séduira votre cible et qui vous emmènera loin.

 

Anticiper une communication cohérente

Il faut bien avoir à l’esprit que 95 % des noms que vous sortirez fièrement, que  ce soit en réunion (brainstorming) ou seul sous votre douche, sont susceptibles d’être déjà pris comme nom de domaine… Cette quête apprend l’humilité.

Lorsqu’un nom (court, long, en anglais, en français, composé ou mot totalement inventé) est trouvé et décidé, encore faut-il qu’il puisse être décliné et en relation avec ce que propose le projet.

Le défi est tel que l’on finit par voir passer des appellations improbables où l’emploi de plusieurs consonnes ou de plus plusieurs voyelles d’affilée est accepté.

La double voyelle vit un retour permanent.
Le « oo » revient sans problème ces derniers temps :

betool, doctoom, bloom’s, cood, duoo, xooloo (fallait oser), zoomdle, weproov, klaxoon, openoox, makitoo, stootie, mozoo…

Et le « ee » est toujours très en vogue :

keetiz, treezor, meero, zeeloft, steemit, pinabee, seeqle, cheez, grisbee, particeep, datakeen, terabee, glowee…

Certains en rajoutent ! : horseee.
Pénurie de « ee » oblige, arrive depuis quelques temps le double « ii » : liife, smiile, pliizz, pwiic…
Le double « uu » est sûrement déjà en embuscade, n’en doutons pas.

Bien sûr, cela fonctionne aussi avec deux consonnes :

chekk, digg…

Depuis longtemps, on voit passer des noms d’animaux non domestiques, et ça continue :

komodo, iguane, dodo, colibri, dromadaire, impala…

On a vu aussi – toujours en vogue –, le principe de la voyelle « mangée », le nom finissant par l ou r ou autres consonnes :

flickr, mapstr, tumblr, habx…

De même que les noms commençant par « i », développés au départ par Apple.
Et bien sûr, quelques noms commençant pas « kel » :

kelbillet, kelkoo, kelclop, kelfoncier…

Une autre tendance, comme le souligne l’article cité plus haut, est celle de choisir carrément un prénom ! En France, nous avons :

Bruno, Flore&Zéphyr, Pierre&Yves, Who is Georges?, BonjourIngrid

Émerge également deux mots séparés d’un signe comme l’esperluette (&), l’apostrophe ou le trait d’union :

click&boat, clic&fix, check&visit, misterb&b, smart&blue, shar’it, v-tour…

La tendance persistance et très développée consiste à débuter son nom par un pronom personnel : « my« , « mon », you », « your », « votre », « ton »…

Mais la grande vague actuelle montre surtout des noms présentant deux notions contractées avec nom, adjectif ou verbe accolés et qui résument le plus souvent ce que fait la start-up :

payfit, animalkeepers, wepetsitty, smartwin, firecamp, hellobiz, dispojob, purefood, watsize, kelkoo, tindog, carfly, klassroom, goodbail, flyoff, ouispoon, bestnounou, mainbot, skincar, speakplus…

Une start-up a doublé simplement son nom : samesame. Et ça marche.
Et puis il y a celle qui ose aller plus loin en changeant l’écriture d’un nom : ynsect, start-up française permettant de nourrir des animaux avec des scarabées (sic).

L’exemple de skwazel, nom donné à cette start-up bretonne (prononcé sans doute skouazelle), souligne une audace de recherche que j’encourage, à savoir puiser dans les langues régionales. Ici, skoazell signifie « aide » en breton… Attention néanmoins à ce que tout le monde arrive à prononcer facilement ces nouveaux noms. Même s’ils ont du sens !

Si vous avez des ambitions à l’international, ne craignez pas de rechercher quand même de ce côté-là. Cela peut provoquer de l’empathie et constituer la base d’un futur storytelling, voire d’une success story !

Vous allez me dire qu’à force de chercher, pourquoi tout simplement ne pas appeler sa start-up « Tartempion » ? Eh bien, figurez-vous que le domaine tartempion.com est pris. Ou plutôt réservé dans un parking où il est à vendre 1 888 euros !

NOMBRE DE SYLLABES

Les noms d’une seule syllabe sont aujourd’hui tellement rares que l’on doit se diriger vers deux ou trois syllabes.

Aujourd’hui, les noms de syllabes sont assez répandus et sont intéressants, si le sens et la prononciation sont au rendez-vous :

cookorico, monpotager, monbeauterroir, mafiscalité, plantoburo, hyperbolyk (un peu difficile), lepaysanurbain (5 syllabes !), familities…

Une autre vague de noms s’appuie sur une formule explicite, en osant parfois la longueur :

mapetiteétagère, mypersonnalcloset, itsmycar, leboncoin, monchasseurdadresses…

Quoi qu’il en soit, commencez par vous poser les questions de base en formulant une réponse la plus courte possible :
– que fait ma start-up ? (à quoi sert-elle) / quel service rend-elle ?
– à quelle cible elle s’adresse ?

Anticiper c’est prendre le temps de penser sa communication autour de votre entité et de la nature du projet que vous lancez.

Le plus simple est souvent le plus efficace

 

Algorythmes, robots : des outils d’appoint ?

Vous allez me dire qu’il existe des générateurs de noms. Et il est vrai que dans les agences de pub, cela fait longtemps que des dicos informatisés (banques de noms) font tout le travail pour sortir un nom de produit, qu’ils vendent à pris d’or (je parle des grosses agences parce que moi par exemple, j’utilise mon cerveau et ça marche aussi très bien).

Attention, les générateurs qui pullulent sur le web ne sont pas toujours la panacée. Attention de ne pas se fier à 100 % à ces plate-formes qui vont soi-disant vous sortir votre nom en un clic !
J’ai bien évidemment testé ces générateurs, complexes d’approche, à l’ergonomie obsolète. Leurs processus laisse souvent à désirer car beaucoup se contentent de mélanger les lettres d’un mot ou d’une racine, ou d’y ajouter un autre second mot.

Ce n’est pas la panacée parce que :

  • On se retrouve souvent avec des noms peu originaux, qui ne se démarquent pas. Or le but est aussi de sortir du lot et de résonner sympathiquement à l’oreille.
  • On choisir une proposition, mais on découvre ensuite que le domaine existe déjà…
  • Ils ne sont pas si gratuits que cela. Attention à la note salée contre une aide supplémentaire très hypothétique.

Peut-être vous mettront-ils sur une piste, mais le mieux est de faire vous-même le job. Vérifiez pour être sûr. Au final, on se rend compte que rien ne vaut les neurones humains !

Alors oui, ça prend du temps. Mais ça vaut le coup d’y réfléchir. D’autant que seul votre cerveau peut imaginer la suite, la déclinaison, choisir sa couleur, son utilisation dans un contexte webmarketing. Tout un processus de réflexion intellectuelle qui échappe (encore) à ces robots.

De plus, ils ne peuvent pas visualiser mentalement le nom dans sa forme de futur logo, comme votre imagination créative peut le faire.

Car votre start-up va forcément évoluer. Sa communication avec. Se projeter dès le début permet de poser des jalons de développement autour du concept. Une future déclinaison doit être prise en compte ! C’est pourquoi un check-up à 360 degrés sur la disponibilité et la déclinaison possible est indispensable.

Certes, vous pouvez utiliser des outils, comme par exemple le site français id2nom qui propose une recherche variée, a priori gratuite, et fonctionnant entièrement sur des algorithmes. Une base qui peut vous aider éventuellement.

Mais encore une fois, la déception arrive assez tôt, parce que des petits malins qui font du business de noms de domaines rien que pour vous embêter, auront déjà repéré toutes les formes de nom possibles et réserver le domaine, même si rien n’est créé avec ! Je sais, c’est énervant.

Exemple : dans l’introduction du site id2nom, dans la catégorie « trouver un nom », il est écrit : « Notre générateur de nom vous proposera : quickor, quickus, quickis… » Ces trois domaines sont évidemment déjà réservés depuis longtemps en .com sur des parkings américains.

Donc pour un développement à l’international, c’est un peu dommage à moins d’être sûr d’avoir un budget conséquent pour le racheter ultérieurement et prendre le domaine en .fr en attendant.

C’est un peu la même situation lorsque vous cherchez un pseudo. Sur Twitter par exemple, il y a tellement de comptes qui dorment avec le nom de vos rêves ! Mais pas de pensée négative à leur encontre. Vous n’avez pas le temps pour ça…

Tout ceci pour dire que la création d’un nom dont le domaine doit est libre devient un véritable chemin de croix. Raison de plus pour commencer la réflexion très très tôt.

PATIENCE ET PERSÉVÉRENCE

Posez-vous les bonnes questions, et vous finirez par trouver, promis, on y arrive toujours. Pour votre succès, la pertinence de votre projet est évidemment primordiale, mais n’oubliez pas que même si votre start-up est géniale, un nom à coucher dehors peut la disqualifier et empêcher son essor.

Soyez inventif, singulier, unique !

Même si votre projet porte sur un logiciel sérieux, en BtoB, il n’est plus question de se retenir et un nom rigolo peut très bien passer aujourd’hui. Si bien sûr il a toutes les qualités requises.

Un nom n’est pas obligé d’être le reflet de ce qu’est votre start-up, mais de ce que vous faites réellement ; une phrase avec un verbe d’action par exemple devient courant :

jevendsmavoiture, jeloueuneboutique, jechercheunrdv, jechercheundev, jecherchejedonne, louetapoussette…

L’on notera au passage que cette formulation correspond assez bien à la forme des requêtes tapées par une majorité d’internautes dans les moteurs de recherche, ce qui peut renforcer un référencement

Éclatez-vous et n’hésitez pas à tester les jeux de mots, les associations d’idées. Prenez le temps de frapper fort, pour le bien de votre start-up.

Organisez votre recherche de manière pratique avec une liste de dictionnaires (synonymes, rimes, traduction), et avec le moteur de recherche d’un hébergeur qui vous informera immédiatement de sa disponibilité.

Si vous séchez, tournez-vous vers les chiffres ou mot avec un chiffre ou un nombre. Cela faisait ringard autrefois, mais cela peut revenir en force. Pensez-y. Exemple de Pickles devenu 62 degrés (start-up dans l’univers culinaire), 1001menus

Évitez quand même les appellations trop longues. Les quatre syllabes de showroomprivé par exemple sont le maximum acceptable.
Comme les chercheurs d’or, ou les mineurs de cryptomonnaies, soyez à la fois patient et tenace. Car si parfois un nom de domaine est totalement disponible… a contrario, vous risquez de le voir en circulation uniquement sur un réseau social par exemple.
Ne perdez pas de temps à pleurer, et continuez votre réflexion et votre recherche.

À chaque idée, vous devez vérifier partout.

Ne manquez pas la partie test auprès d’une audience, pour le valider définitivement. Évitez toutefois la famille et les proches et préférez un public faisant partie de votre cible.

Demandez-leur à quoi cela leur fait penser. Si vous avez un nom sans lien direct, créé de toutes pièces mais sympa, cela peut aussi bien passer.

Au fait, les dernières recherches portent sur des noms communs également. Heureusement que le dictionnaire en est plein !

Petit rappel : 90 % des projets de start-up capotent et ne se développent pas… Autant de noms de domaine qui, à terme, redeviendront libres sur le marché.

Ne vous retenez pas surtout. Au point où en est la difficulté pour trouver un nom adéquat ! Le fait de lister les tendances pour faire pareil n’est pas forcément la réponse pour se démarquer réellement des centaines de milliers d’autres.

La création d’un nom totalement dingue est de plus en plus accepté aujourd’hui, par la force des choses. N’ayez pas peur, vous ne serez pas ridicule.

Partez du principe que toutes les combinaisons de 3, 4, voire 5 lettres bientôt, sont prises en termes de domaine…

Le nom est toujours un enjeu, ne négligez pas cet aspect de la communication. Et puis, des professionnels sont là, avec leurs petits secrets, pour accompagner la réflexion si besoin. 😉

Un nom de start-up, c’est aussi un visuel. Alors quand vous aurez trouvé un nom… pensez à lui faire un beau logo.

P.-S. : ce que je décris dans Quel nom pour sa start-up est aussi valable pour la création d’une entreprise physique, plus classique (association, artisan, commerçant, PME de toute nature), pareillement confrontés à la création d’une appellation, qui doit accoucher de son identité, de sa marque. Prête à être déclinée dans une stratégie digitale !

C’est même pire, car si le nom de votre nouvelle entreprise est libre à l’INPI, il faut absolument vérifier si le domaine, lui, est disponible… Car en terme de réservation de nom de domaine, normalement c’est le premier qui dit, qui y est, ou plus concrètement : « Premier arrivé premier servi ».

Anticiper, c’est penser à tout.

 

Nota  : cet article, dont le texte est bien sûr protégé, montre les prémices d'un Livre Blanc en cours de rédaction (prévu pour 2020... ou 2021).
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