Comment ma main ne répond plus au cri du stylo dans son pot

J’ai appris à lire et à écrire à 4-5 ans… et je n’ai cessé d’écrire de manière cursive avec un immense plaisir jusqu’à la fin du XXème siècle.

J’ai un ordinateur depuis 1994 (pas le même hein, je vous rassure)… et cela fait plus de 12 ans (nous sommes en 2019) que je n’écris plus de vraies lettres manuscrites, ou très exceptionnellement – pour un mot lors de condoléances par exemple.

Ce n’est pas pour autant que j’ai délaissé l’écriture, bien au contraire. Mais tout se passe sur écran depuis fort longtemps. Y compris ma création poétique !

Et ce n’est pas pour autant non plus que j’envoie des SMS à tout bout de champ. En réalité, je n’utilise que très peu mon smartphone pour ça. J’échange essentiellement par email. Et quelques phrases via les réseaux sociaux.

Quant au contenu produit par mon activité professionnelle proprement dite, tout passe par le clavier évidemment.

Le seul moment où j’écris encore manuellement, c’est lorsque je prends des notes lors d’une conversation téléphonique, à l’écoute d’un client.

Dans ce contexte, le jour où j’ai dû faire un chèque et que j’ai eu un temps d’hésitation au moment de signer, comme si je ne savais plus, je me suis dit « là, ma fille, il y a un problème« .

C’est à peine si ma main se souvenait de la façon de tenir le stylo !!

J’ai alors décidé de réécrire ma liste de courses sur un Post-it, de manière à continuer à écrire un peu à la main, reléguant l’appli « notes ». D’ailleurs, c’est plus pratique car il se colle aisément sur le bord d’un panier.

J’ai aussi décidé de me forcer à réécrire plus souvent avec un feutre ou un stylo de manière à ne pas perdre la forme de mon écriture, qui était chouette.

Heureusement, lorsqu’une idée me vient, pour la noter, j’utilise encore du papier car c’est beaucoup plus rapide parfois que d’ouvrir un fichier. De même que pour mes ToDoList.

L’écran est un obstacle à la rêverie et à la pensée

Et puis j’ai compris que le fait de voir mon écran faisait plutôt « écran » à mes idées, du moins celles qui m’arrivaient comme un flash, souvent en arborescence, et surtout à leur mémorisation. Cela pouvait troubler ma « vision ».

Je préfère donc les noter au brouillon, quitte à les retranscrire. D’autant que ma projection mentale est souvent vive : un croquis pour démontrer un concept global va parfois plus vite. Certains font des croquis avec un stylet sur une tablette.

Chaque cas est unique bien sûr. Et je sais que mon expérience découle aussi de mon métier de com qui se fait uniquement sur écran (via un clavier), depuis plus de vingt ans…

La main est très importante ! On dit que c’est l’extension du cerveau. Son utilisation permet d’assimiler un apprentissage : article intéressant à ce sujet.

Je ne suis pas la seule dans ce cas.