Qui est sur (le réseau social) Ello ?

Résultat de recherche d'images pour "ELLO"Allo Ello ?

Le réseau social Ello continue d’avoir pour principe de ne pas marketer ses membres. Et donc de ne pas polluer ces derniers avec des publicités.

À l’origine, le but était de contenter tous ceux qui ne voulaient pas laisser leurs données leur échapper à des fins commerciales. Avec comme accroche imparable « vous n’êtes pas un produit !« , la démarche était d’être plus respectueux des utilisateurs.

Mais a-t-il vraiment réussi à séduire ? Y trouve-t-on par exemple des Français (la plateforme n’est qu’en anglais) ?

J’y ai ouvert moi-même un compte, assez tard, alors que j’avais été invitée au tout début de son lancement, vers 2012.

À l’époque, je m’étais dit « chouette », car Facebook n’est certainement pas mon ami. L’état d’esprit et l’éthique des créateurs d’Ello me convenaient. Mais la question de son utilité s’est posée.

Le problème est que dès le début, les médias l’ont présenté d’emblée comme un anti-facebook, une image qui lui toujours collé à la peau. Alors que l’idée d’un tel objectif paraissait démente face à un blockbuster, y compris pour ses trois créateurs.

Parallèlement, les premiers utilisateurs qui ont pris d’assaut Ello, garant de plus d’anonymat, avaient une histoire de vie pour laquelle ils préféraient un pseudo, ce que Facebook ne permettait pas : les transgenres par exemple. Ello est devenu en tout cas rapidement un tremplin pour la communauté gay.

Mais je m’interroge encore sur cette fonctionnalité, car lorsque j’avais créé un profil perso sur Facebook il y a plusieurs années, j’avais pu mettre un pseudo, sans avoir à me justifier.
(De même, il y a peu, en ouvrant un nouveau compte personnel, j’ai pu facilement créer une entité, qui n’est toujours pas mon patronyme de naissance.)
Il faudra que l’on m’explique comment suis-je passée entre les gouttes des règles de Facebook à l’époque.

média social


Des politiques de confidentialité que l’on trouve aussi ailleurs

Et puis question éthique, je suis déjà sur WeMe, assez peu connu en France et pourtant on trouve dans l’équipe une figure historique du web et de l’idée d’un Internet libre : Sir Tim Berners-Lee himself.

MeWe est un réseau alternatif qui affichait au début davantage de profils de type écolos, mais qui s’est élargi à de multiples groupes.

Son accroche #not4Sale souligne, dans la continuité de l’esprit d’Ello, que nous ne sommes pas à vendre. Et sa baseline est « le réseau social de la nouvelle génération ».

Il faut le reconnaître, je ne m’y connecte plus vraiment, par manque de temps et non pas par manque d’envie. Le temps en effet vous rappelle qu’une activité digitale dispersée est hyper chronophage.

Comme je ne me connecte « finalement » jamais sur Ello, où j’ai à ce jour 1 post et 11 suiveurs, je ne vois pas quelle est son évolution.

Tout ce que je sais est que dès le début, ce réseau s’est voulu sécurisé, respectueux des internautes : vos données et toutes vos news sont anonymes et non gardées par la start-up depuis son lancement en 2013.

Leurs concepteurs avaient misé sur le fait que beaucoup de gens allaient quitter Facebook pour Ello.

Mais l’exode massif n’a pas vraiment eu lieu. Et au lieu de devenir un fourre-tout, Ello est resté un peu secret, entre artistes, amateurs ou professionnels. Lesquels croisent toujours aujourd’hui les communautés sous-représentées (LGBTQ notamment) qui militent et revendiquent.

En 2014, le réseau était encore en phase test : ello, le nouveau réseau social anti-facebook

En 2016, Slate donnait des nouvelles dans un article intitulé Ello, facebook killer ou presque

Le magazine Wired (article en anglais) faisait remarquer en septembre 2016 l’étrange seconde vie du tueur utopique de Facebook

Enfin, début 2017, le site FocusSur revenait sur la situation actuelle de ce réseau atypique : ello, le réseau social anti-facebook aujourd’hui.

Rappelons qu’Ello se voulait une alternative basée sur la notion du strict respect des données et de la confidentialité de chacun.

10 raisons d’un flop en Europe

Aujourd’hui, ce réseau fait peu parler de lui. Les raisons sont multiples, en voici 10 :

  1. Dès son lancement, les premiers profils ont été principalement créés par des communautés (organismes, associations…) de nature solidaire ou revendicative. Beaucoup d’artistes sont venus montrer leurs œuvres (peintures, dessins, sculptures) et communiquer sur des expos. Donc le grand public s’est fait attendre.
  2. Il y a une forte concurrence de petits réseaux du même type aujourd’hui. Et MeWe par exemple offre une version en français, alors qu’Ello reste en majorité anglophone.
  3. Facebook, Twitter et Instagram restent des poids lourds en termes de fréquentation, donc pourquoi aller ailleurs si c’est pour être moins vu ?
  4. À son lancement, son design épuré arborait une couleur entièrement noire, logo compris, peu attractive ; et puis il fallait être invité.
  5. Comme indiqué plus haut dans l’article, d’autres réseaux ont resserré leur politique de confidentialité, tant décriée sur Facebook.
  6. Par ailleurs, si la diversité est une richesse, en matière de visibilité, pourquoi multiplier sa présence partout alors que le phénomène chronophage s’applique déjà souvent à un seul réseau !
  7. Notons également qu’une application a vu le jour en fonctionnant comme un réseau, pour connecter les gens qui ont le même intérêt à partager. Et cette appli, (qui en plus a une version française), s’appelle… Hello.
  8. Depuis, Facebook est depuis un peu revenu sur sa politique de confidentialité et un profil peut très bien aujourd’hui choisir un pseudo.
  9. On peut ajouter le développement mondial de Blued, le réseau social des gays créé en Chine en 2012 (en France depuis fin 2016), qui a capté au passage des utilisateurs de Ello.
  10. Enfin, la galerie en ligne DeviantArt est la véritable communauté artistique mondiale qui regroupe des tas de ressources et de créateurs (au départ surtout portée sur le dessin) depuis sa création… en l’an 2000. Ce pionnier des réseaux de niches a ses adeptes de longues dates qui ne sont pas forcément prêts à se perdre sur Ello. À ce sujet, notons que Wix vient de racheter DeviantArt… : espérons que l’esprit et les fonctions d’origine soient gardées.

Ello n’a pas pris son envol, malgré l’ajout de quelques fonctions à partir de 2016 : « hire me », « collaborate », et même « buy », devenant ainsi une plateforme de e-commerce… (source : Wikipédia).

Sa nature, vue comme un peu élitiste pour certains, ne lui a pas joué que des bons tours.

Néanmoins une vitesse de croisière ainsi qu’une régularité de publication de la part de ses fidèles utilisateurs, lui permettent de se maintenir et d’être toujours présent.

Ello

Et vous, vous êtes où ?

Qui est sur Ello ? En tout cas plus moi ni les personnes que je connais. D’autant que j’avais créé aussi un compte sur la plateforme de microblogging Medium où je n’ai même pas le temps de publier…

Finalement, en matière de réseau social, à moins d’être révolutionnaire, c’est le premier qui dit qui y est. Et Zukerberg a été le premier à en ouvrir un au public, en dehors de ce qui se faisait déjà au sein des universités (et qui n’est pas son idée au départ)…

Aujourd’hui, la baseline qui revient à propos de Ello est « the Creators networks« , le réseau des créatifs : photographes, graphistes, performers, intellos, poètes, animateur BD, peintres, designers, écrivains ou encore dessinateurs, ont trouvé chaussure à leur pied. Sachant que l’on reste entre soi.

Ello et autre réseau « thématique »

À noter qu’une autre niche de même type était apparue en 2011, Stage32, axée plutôt sur les scénaristes et les acteurs, et tout créatif ou producteur dans un large champ audiovisuel.

J’y suis inscrite depuis le début, 2012. Là non plus, pas de publicité et un gros réseau intéressant (même si comme partout, on doit bien faire le tri).

Avec Ello, les branchés et les créatifs ont donc leur plate-forme, et sans publicité !

Et puis on n’est guère embêtés par une foule de désœuvrés en mal de selfies (sauf pour quelques photographes au sujet nombriliste).

De toute façon, ceux qui ne pratiquent pas l’anglais (il y en a encore en France paraît-il !), auront tôt fait de s’ennuyer.

La question est de savoir quel positionnement Ello a intérêt à développer.

Anecdote : la start-up Ello est installée non pas à San Francisco (ça change !), mais à Boulder, première ville verte des États-Unis, connue pour son engagement écologique depuis des années, et dynamique économiquement.

 

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