L’attention… au cœur de l’attention

Vous pensez peut-être que le mot-clé de ce début de siècle se cache parmi les suivants :
blockchain, storytelling, smartphone, start-up, SEO, websérie, bitcoin, circulaire, développement durable, pollution, sixième continent, AI, RV, online, télé-réalité, subprime, peapolisation, hashtag, data, etc. ?

Eh bien vous vous mettez le doigt dans l’œil. Le mot-clé principal est une notion qui image à elle seule le déclin de nos communications interhumaines. Il s’agit de…
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En rédaction, la ponctuation, c’est juste la respiration !

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La ponctuation, un phare, un repère qui éclaire et guide

Elle accompagne votre lecture et permet de mettre le ton. Bien utilisée, la ponctuation permet surtout un confort de lecture. Elle rend « tout simplement » le texte vivant.

Le flux des phrases est ainsi structuré. On n’y pense jamais, car les signes de ponctuation sont la plupart du temps tapés machinalement, mais c’est juste magique !
Évidemment, il est préférable de Lire la suite « En rédaction, la ponctuation, c’est juste la respiration ! »

Correction post-rédaction : les 3V

La méthode des 3V

La post-rédaction recouvre toute la phase se situant après votre rédaction (print ou web).
Vous êtes satisfait, vous avez pondu un texte et n’avez qu’une hâte : le diffuser !
Mais avez-vous pensé à tout ?

La post-rédaction est une Lire la suite « Correction post-rédaction : les 3V »

Du fact checking au meaning checking

Après le ‘fact checking’ pour la politique, devra-t-on faire du ‘meaning checking’ pour la presse ?

800px-Il_faut_se_méfier_des_motsLe titre bilingue de ce billet semble radical. Pourtant la question peut se poser. Comment le journalisme a-t-il pu en arriver à de si grossières erreurs ?

Je ne parle pas des éternelles coquilles, mais de la façon de s’exprimer et d’utiliser les mots correctement. On rencontre parfois du n’importe quoi !
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Qualité d’un contenu : attention aux fautes !

UnknownJe voudrais donner mon avis sur un billet que je ne peux décemment pas laisser passer tant celui-ci m’a contrariée. Je veux parler de la qualité rédactionnelle, la vraie, pas celle focalisée sur les mots-clés en vue d’un référencement et autre trafic juteux.

 

Revenons aux fondamentaux

Un contenu de qualité, on ne le répètera jamais assez, passe par trois éléments : la valeur du propos (ce que l’on dit), la forme de l’écriture (comment on le dit), et enfin le respect des règles (grammaire, syntaxe, orthographe, typographie).

Ce sont les trois axes principaux : Lire la suite « Qualité d’un contenu : attention aux fautes ! »

Économiser de l’argent ou gagner de l’argent ?

ID-100144092Qu’est-ce qu’une formule juste ?
C’est une formule qui dit bien ce qu’elle veut dire, qui utilise donc les bons mots.

Or, force est de constater que dans ce flux gigantesque et continu d’information, ce n’est pas toujours le cas. C’est même l’ère de la sémantique chaotique.

Voici un exemple récent de titre rédigé avec une tournure de phrase dont le sens n’a pas de sens (sic).


« Économiser de l’argent » n’a pas le même sens que « gagner de l’argent »

Ce week-end, est sortie une info fort sympathique selon laquelle un adolescent de 14 ans a découvert que certaines polices de caractères imprimées demandaient moins d’encre, ce que tout bon graphiste print sait déjà.

MAIS le titre formulé par Slate.fr et relayé un peu partout, est trompeur :
« Le gouvernement américain pourrait gagner des fortunes en changeant de police de caractères« .
Le verbe juste est « économiser ».
Faire gagner, non ! Faire économiser, oui !

On a pu lire également : « Le changement de police d’écriture peut rapporter des millions« .
Ce qui est donc totalement faux. Pas de dollars en plus (à moins de faire marcher la planche à billets), mais des économies, ça oui. Et pas qu’un peu.

Cette idée de choisir des polices moins buveuses d’encre, est tellement évidente qu’elle devrait d’ailleurs être largement appliquée depuis longtemps dans le cadre de la consommation de cartouches.

Beaucoup d’autres sites Web ont relayé cette info sans sourciller, sans se poser la question. En tant que rédactrice Web, je suis avant tout soucieuse du bon français.

Je fais partie de ceux qui pensent et soutiennent mordicus que ce n’est pas parce qu’un hypothétique référencement pousse à faire une fixette sur les algorithmes et les mots-clés, qu’il faut en oublier sa langue.

Seuls, quelques sites ont réussi à se démarquer correctement en titrant par exemple :
« … la police de caractères pourrait réduire les coûts d’impression« . L’idée de réduire les coûts est bien meilleure dans ce contexte. Et surtout plus logique !

La presse, quant à elle, a en général évité de tomber dans le panneau (L’ExpressLe Point, etc.).

économie ≠ gain

En plus, au départ, « économiser » veut dire, épargner, mettre de côté.
Quand on économise, on ne gagne pas plus, c’est simplement que l’on dépense moins…
« Gagner » (ici, gagner de l’argent) veut dire faire un profit financier.

Note : le verbe économiser n’est même pas forcément le plus juste, dans la mesure où ce coût abaissé des dépenses en impression, sera probablement réinjecté, dépensé sur un autre poste.

Il est simplement question de bon sens dans la gestion financière d’un budget. Mais l’économie au sens de mettre de côté n’a pas lieu d’être, aux États-Unis comme dans les autres pays, tous, rappelons-le, étant aux prises avec une dette colossale.

Et si je continue dans la même logique : on ne peut mettre de côté de l’argent qu’on n’a pas…
C’est hélas de plus en plus souvent que l’on peut voir passer ce genre de titre, ou le verbe gagner est mal utilisé, en lieu et place de la réalité et du sens, c’est-à-dire du verbe économiser !

Cela se rencontre principalement dans le champ marketing évidemment. Telle publicité vous informe d’une « promotion qui va vous faire gagner de l’argent »…

À longueur de journée, sur les ondes radio ou sur les publicités en ligne, on nous sert le même discours. Est-ce parce que l’idée de « gagner » fait davantage rêver que l’idée d' »économie » ?

Pour être logique, il suffit de réfléchir un peu

Même chose avec « gagner du pouvoir d’achat« . Si l’on se penche sur la formule, elle est totalement idiote, vous en conviendrez. En ne dépensant pas, nous économisons, c’est sûr ; mais en aucun cas cela fait rentrer de l’argent… Nous n’en perdons pas, mais nous n’en gagnons pas non plus.

Les soldes sont les championnes pour vous faire croire que vous allez gagner de l’argent  – sur votre fameux pouvoir d’achat – en achetant un pull à 10 euros plutôt à qu’à 40. Certes, vous faites (peut-être) une affaire sur le moment, dans le cas où vous aviez vraiment besoin d’acheter un pull. Mais vous ne gonflez absolument pas votre pouvoir d’achat !…

Le mieux est de ne pas dépenser du tout (le superflu, entendons-nous). On peut parler alors de véritable économie. 😉

Cet exemple permet de rappeler la subtilité du français. Les mots ont tous un sens. Mal utilisés dans une phrase (le plus souvent dans un article de presse d’ailleurs), ils peuvent vouloir dire n’importe quoi, voire son contraire…

Langage oral : des tics en rafale

0007644534Q-849x565Si vous avez une écoute attentive, il ne vous aura pas échappé que chacun d’entre nous peut présenter un tic de langage… (y compris votre serviteur). Il y a ceux qui débutent presque toutes leurs phrases par « c’est vrai que », ceux qui placent un très agaçant « effectivement » ou « absolument » à tout bout de champ, ceux qui ont toujours besoin de commencer par « écoutez », etc. De quoi vous faire dresser l’oreille !

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Et vous, quel est votre tic de langage ?

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Des contenus oui, des fautes non (1)

Oh là là, mais apportez-moi une gomme !Il est beaucoup question de contenu (production de, création de, rédaction de… comme vous voulez). C’est l’enjeu majeur du Web.

Concernant la communication globale d’une marque ou d’une entreprise, l’impact de son message sur son image ne passe pas seulement par le fond (ce qui est dit), mais aussi par la forme, et je ne parle pas uniquement du style.

Outre le contenu, une rédaction de qualité demande de faire aussi attention aux règles de la langue utilisée (grammaire, orthographe, syntaxe, ponctuation), particulièrement dans le cadre d’une communication professionnelle.
Des contenus oui, des fautes non !

Pour bien commencer la rentrée, voici un premier mémo sur les erreurs les plus fréquentes.

L’erreur numéro un (en tête de gondole si j’ose dire)

Elle est d’ordre grammatical :

QUELQUE(S) vs QUEL QUE (QUELLE QUE, QUELS QUE, QUELLES QUE)

Exemple 1

Cet article lu sur e-marketing, pourtant intéressant et pas mal écrit, aborde justement le sujet de l’image d’une entreprise, notamment en termes de communication. Nous découvrons un florilège de « quelque soit » (que le sujet soit singulier ou pluriel, masculin ou féminin, d’ailleurs) : paragraphes 2, 4 et 8.

Exemple 2

Cet article du jour lu sur Numerama (article tout aussi intéressant), dans le paragraphe qui suit la troisième puce concernant les préalables : « quelque soit le type de réseau ».
J’en lis ainsi des centaines par jour… Le problème est quand l’erreur apparaît sur des sites d’agence de communication, de publicité, de grande marque, ou dans des articles de presse…

Petit rappel

Si le terme en question est placé devant un adjectif, un nom ou un adverbe :

> on écrit « quelque » en un seul mot.

Si le terme en question est placé devant un VERBE :

> on le détache en l’accordant avec le sujet (masculin-singulier ; masculin-pluriel ; féminin-singulier ; féminin-pluriel). Quel devient en effet attribut du sujet et s’accorde avec lui.

Ce qui donne 

        • Quel que soit le contenu d’un site, celui-ci doit être irréprochable.
        • Quels que soient les sujets d’un blog, ceux-ci doivent intéresser.
        • Quelle que soit la cible, le storytelling est un bon moyen de communication.
        • Quelles que soient les règles, elles doivent être respectées.

Précisions

  • En cas de double sujet, c’est le masculin qui l’emporte. Par exemple : quels que soient les supports utilisés et la technique employée… ou bien quels que soient la date et le lieu de rendez-vous…
  • « Quelque » est utilisé soit comme adjectif soit comme adverbe : l’adjectif se réfère à une quantité (j’ai mangé quelques olives) ; l’adverbe s’accorde avec le sujet : quelque ambition qu’il ait, cela lui prendra du temps ; quelques objectifs qu’il impose, ses employés devront s’adapter ; à quelques mots-clés près, le SEO s’en ressent.
  • « Quel que » est une locution et le verbe employé après quel que ou quelque est au subjonctif… : quoi que je dise, il n’en tiendra pas compte. Quelques bêtises qu’il fasse, il s’en sortira toujours.

Pourquoi est-ce important ?

Pour l’impact que cela peut avoir sur l’image (de l’entreprise ou de l’auteur).
Pour le lecteur : cela peut avoir un impact psychologique gênant.

Autant, pour un simple blog d’un particulier, cela peut passer – après tout, on ne peut pas se rappeler de toutes les règles (nombreuses en Français !) –, autant lorsqu’il s’agit d’un article, d’une publicité, d’une information ou d’un billet de blog émanant d’une marque ou d’un professionnel, de telles erreurs peuvent avoir un effet négatif.

En effet, cela peut vouloir dire que le rédacteur n’a pas pris le temps de se relire, donc par extension qu’il se fiche un peu de sa cible… Inconsciemment, cela pourra aussi être pris pour une forme de mépris vis-à-vis du lecteur.

Conclusion : si la stratégie de contenu est primordiale, n’oubliez pas que le diable se cache dans les détails. 😉

Bonne rentrée !

Maîtriser l’impact d’une rédaction

Handwritten ABC on blackboardDepuis toujours, on voit passer des mails truffés de fautes. Il n’est donc pas étonnant de lire ce billet « Fautes d’orthographe, la plaie des entreprises« .

Je suis toutefois sidérée des conséquences en termes de coût. Il y est dit aussi qu’outre les fautes d’orthographe et de grammaire, « c‘est l’usage du bon mot qui peut poser problème ».

Cela donne à réfléchir et pose encore une fois la question de l’impact d’une rédaction, quel que soit le message. Car la façon de dire les choses peut en effet être préjudiciable quand elle est source de quiproquos.

 

L’utilisation du mot juste, par le sens qu’il véhicule dans un contexte spécifique, est un acte subtil et délicat. Oui, la langue française est difficile parce que complexe. Elle regorge en effet de définitions différentes pour un même mot, ou bien, inversement, plusieurs mots peuvent signifier la même chose.

Néanmoins, parmi deux ou trois synonymes, il y en aura toujours un qui sera le plus adéquat dans le contexte d’un message à rédiger. C’est toute la subtilité (et la difficulté) de la maîtrise du français.

Par ailleurs, deux personnes peuvent ressentir différemment le sens d’un mot. Sur le plan professionnel, un cadre qui aura beaucoup lu dans sa vie aura plus de facilité et d’aisance à échanger à l’écrit sans risquer de nuire à l’image de son entreprise.

Se mettre à la place du lecteur

Le problème est de savoir comment l’autre va l’interpréter. C’est d’ailleurs la grande différence entre l’écrit et l’oral : une fois son mail envoyé, pas de possibilité de revenir en arrière, pas de gestuelle, pas de ton, pas de possibilité d’explication directe.

Ce type d’échange par e-mail est toujours un risque. Il faut savoir se relire et remettre en question sa prose, qui plus est dans un contexte d’affaires. Qui ne s’est jamais mordu les doigts après l’envoi d’un message ? Et ne parlons pas des coquilles malencontreuses (voir mon billet sur les coquilles).

Une communication écrite n’est pas anodine. Il s’agit d’avoir du style et de parvenir à dire de manière courte exactement ce que l’on voudrait que notre interlocuteur comprenne.

La façon de s’exprimer par écrit n’est pas forcément donnée à tout le monde. La première des choses à faire étant de se mettre à la place de son futur lecteur, de se relire à haute voix, de se demander ce que les mots employés veulent dire exactement et s’ils correspondent au message que l’on veut faire passer, dans un contexte précis.

Clarté = Compréhension

La syntaxe (comment c’est dit) peut avoir une incidence sur la sémantique (ce que cela signifie). Mais les auteurs de e-mails font rarement le lien ou bien oublient de le faire. Il y a pourtant une approche simple qui consiste à être le plus clair possible, quitte à répéter certains points qui pourraient échapper au lecteur, lui répéter des choses pour être sûr d’être sur la même longueur d’ondes. Le tout avec finesse évidemment, afin de ne pas le vexer. Car, très souvent, le lecteur pense avoir compris. Beaucoup lisent en diagonale, balaient simplement les mots comme des mots-clés, sans lire véritablement toutes les phrases.

Mais lorsque, ultérieurement, une incompréhension se révèle, il est parfois trop tard. Un seul mot, parfois même une seule virgule, suffit à compromettre un message.

Par exemple, je vois relativement souvent passer l’oubli du trait d’union dans l’adverbe « peut-être » ce qui transforme donc l’expression en « peut être », verbe « être » précédé du verbe « pouvoir » conjugué. Or la différence, apparemment infime, peut engendrer un contresens. C’est tous les jours que je constate ici ou là une syntaxe malmenée, dans les articles en ligne notamment.

Concernant les entreprises, il est évident qu’elles devraient être plus vigilantes. Le fait est établi aujourd’hui que même si l’on communique au départ avec un même code de langage, on ne donne visiblement pas tous le même sens aux mots…

Ceci pour différentes raisons : manque de culture, de vocabulaire, différence de vocable selon les métiers, habitudes, maîtrise de la langue défaillante à l’écrit, mais aussi pression du temps qui fait que l’on agit très vite sans prendre le temps justement de rédiger correctement, ni de se relire.

Anecdote qui en dit long

Il y a plus de vingt ans, par simple curiosité, je m’étais employée à demander à des dircom de grosses sociétés (rencontrés principalement à Paris), leur définition de la communication. 

Ma surprise fut grande : non seulement aucun d’entre eux n’avait la même et n’utilisait les mêmes mots, mais aucun d’eux n’avait la « bonne », du moins celle se rapprochant le plus d’une définition simple que l’on peut trouver dans un dictionnaire.

Le résultat de ce petit sondage personnel, dans les années 90, apparaissait donc à la fois surprenant et accablant, mais expliquant assez bien finalement la confusion régnante. Et la difficulté justement de… communiquer en se faisant comprendre.

« La langue française est une conquête » (Albert Camus)

J’en arrive au récent article d’Olivier Cimelière sur son blog du communicant 2.0 présentant le livre de Jeanne Bordeau sur le langage en entreprise, laquelle déclare notamment : « La qualité, c’est savoir caractériser son discours, écrire avec une langue fidèle à son projet, à ses convictions, à ses collaborateurs. De grandes méprises existent à ce sujet. »

Effectivement, le fond d’un discours servi par l’emploi récurrent d’une novlangue propre à un secteur d’activité, peut éloigner de toute forme de personnalité et, plus grave, du sens et donc de la compréhension – sans parler des termes anglais jetés ici ou là, dont la définition peut davantage encore échapper à certains.

Or, je le répète souvent : la forme fait passer le fond !

Pour conclure, j’ai envie de citer l’extrait d’un discours d’Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE de l’Académie française : « (…) Enfin, les mots employés perdent souvent tout lien avec leur sens réel. En définitive, chacun tend à considérer qu’il peut user de la langue à sa manière. La conséquence en est qu’à l’instar de la situation d’incompréhension qui prévalait au temps de Racine, la communication est malaisée dans la France d’aujourd’hui. »

Les coquilles, ces petites coquines…

mode-de-vie-sain-raw-jaune-objets_34870Des coquilles, mais sans casser d’œufs

Elles se glissent partout ! Les coquilles relèvent de diverses causes : faute d’inattention, frappe à la va-vite, non-relecture, méconnaissance de certaines règles typographiques.
Mais c’est plus souvent une conjonction entre une question de vitesse et d’attention. Car, même si certains auteurs se relisent, ils ne vont pas forcément « voir ». C’est d’ailleurs leur réponse habituelle quand on leur fait remarquer une coquille : « Ah merci, je n’avais pas fait attention”… Trop habitués, peut-être, à une lecture dite en diagonale.

À l’origine, une « coquille » est le fait d’intervertir deux lettres dans un mot (d’en oublier une ou d’en ajouter une) ce qui peut provoquer des bizarreries. Même si le lecteur comprend ce qu’il lit, c’est tout de même gênant. Au fait, pourquoi parle-t-on de casse et de coquille ?
Plus d’info.

Retour à la « casse » départ

Quand j’étais étudiante, les Macintosh® n’étaient pas encore répandus. Les deux modèles principaux sur le marché, à la fin des années 80 – dont le disque dur oscillait entre 40 et 80 Mo (sic) – étaient souvent trop chers pour un étudiant, lequel devait se rabattre vers une machine à écrire électronique qui valait quand même autour de 1 000 francs à l’époque.

Un jour, je me souviens avoir visité une « vieille » imprimerie dans le 18e arrondissement de Paris, dans l’antre de laquelle on pouvait voir, humer et entendre des rotatives quatre couleurs et, dans une pièce attenante, découvrir les fameuses casses (tiroirs de rangement découpés en compartiments, appelés cassetins) où dormaient sagement les lettres en plomb. Chaque casse était d’une famille de typo (police de caractère) comme Univers, Vendôme, Helvetica, Garamond, Didot, Elzévir…

C’était à la fois fascinant et émouvant. Les ouvriers de cette imprimerie fonctionnaient encore « à la main ». On prenait le temps de placer les lettres. Les minuscules étant plus souvent utilisées que les majuscules ; elles étaient donc rangées dans le bas de la casse, d’où leur surnom de « bas de casse » encore usité, notamment dans les métiers graphiques.

CasseCertes, il y avait parfois des fautes, mais étrangement beaucoup moins que ce que l’on peut voir défiler aujourd’hui… Et ce, alors que nous avons tous les outils modernes pour effacer et corriger avant diffusion ou impression. Les typographes prenaient le temps alors…
Image : musée de l’imprimerie de Lyon.

La vitesse des outils technologiques 

La cause des erreurs qui fleurissent dans les contenus Web, provient souvent du fait que l’on tape rapidement ce que l’on a envie ou besoin de dire, focalisé par le fond, par sa réflexion ou par l’information à transmettre, mettant alors de côté la forme. On est moins concentré. Le phénomène de vitesse, comme celui du zapping, a envahi notre société en quelques décennies, la jetant littéralement dans une schizophrénie de l’instant et de l’éphémère.

Alors imaginez, quelle perte de temps que de se relire plusieurs fois ! Vite, vite, vite, il faut « produire » un billet par jour pour nourrir son blog et être le mieux référencé… Peu importe que certains écrits soient sans intérêt… L’enjeu est semble-t-il d’être actif dans l’instant donc sans possibilité de recul, de relecture, de perfectionnement. On tape frénétiquement sur son beau clavier ergonomique et hop ! on envoie. Alors bien sûr, les fautes de frappe sont normales. Sauf que…

Les erreurs les plus courantes

Ce ne sont pas forcément des « coquilles » au sens premier du terme (faute de frappe) mais parfois de vraies fautes d’orthographe ou de grammaire… :

  • Chiffre d’affaire : au lieu de chiffre d’affaires.*
  • Quelque soit / Quelques soient : au lieu de quelle que soit / quel que soit / quels que soient / quelles que soient (selon le sujet qui suit). Cette erreur est très fréquente !
  • Pallier à : au lieu de pallier quelque chose.
  • Le e dans l’o (œ) oublié : œuvre, œuf, bœuf, œillère, œdème, fœtus, mœurs… (ALT + o).
  • Trait d’union : très souvent oublié, on rencontre encore des « c’est à dire » (cf. billet précédent).
  • Les espaces non respectées : on voit souvent le deux-points collé au mot. (Au fait, on dit « une » espace.)
  • Quatre points de suspension : au lieu de trois. Ici, la sensibilité du clavier y est souvent pour quelque chose… (d’où l’intérêt de relire attentivement).

Cela dit, à la décharge des auteurs de billets, écrire et relire (pour ceux qui se relisent) directement sur écran, relève de l’héroïsme, pour peu que nos yeux soient « explosés » à la fin d’une journée. Notre regard a beau balayer des lignes, la profusion de l’info écrite, ces tonnes de textes auxquelles nos rétines sont soumises, est un risque pour des coquilles, qui peuvent alors nous échapper.

Enfin, il faut tenir compte des (nombreuses) personnes dyslexiques pour qui le clavier peut se révéler un chemin de croix.

Mais les coquilles peuvent également être une source de contresens malencontreux : drôles la plupart du temps, elles peuvent se révéler tout aussi dramatiques. Alors attention ! Dites-vous que lorsqu’on écrit dans la langue de Proust, c’est comme si l’on marchait sur des œufs…

P.-S. : si jamais vous aperceviez une « coquine » dans ce billet, vous seriez tout à fait en droit de me casser un œuf sur la tête… 😉

* Un bel exemple capturé au vol ! : le 29 mars 2013, l’émission C À VOUS recevait Marc Simoncini au sujet de la vente de lunettes en ligne et pour illustrer leur coût par pays, la rédaction montra à l’écran un visuel...

Trait d’union : la désunion typographique

Un exemple parmi d'autres...
Un exemple parmi d’autres… (cliquer pour voir).

J’ai envie (besoin) de pousser un cri, qui vaudra pour toute l’année et même plus.

Depuis très longtemps, une erreur typographique parsème de nombreux sites…

Si la plupart d’entre eux comportent des coquilles, voire d’importantes fautes, la palme revient à ce qui ressemble à un aveu de désamour pour un signe de typographie, lequel a pourtant tout son sens :

le trait d’union.

Désunion pour le trait d’union

Ce dernier vit souvent une forme inconsciente de rejet de la part de certains webrédacteurs ou responsables éditoriaux lors de la création d’un site. Une véritable désunion s’installe sous couvert d’inattention. De là à penser que le travail est effectué à la va-vite et sans relecture… Le mystère reste entier lorsque cette erreur apparaît en page d’accueil, à la vue de tous, que ce soit dans un menu ou en plein milieu d’un bloc.

Les formules qui tiennent le haut du panier : 

Qui sommes nous        au lieu de qui sommes-nous
Contactez nous             au lieu de contactez-nous
Suivez nous                    au lieu de suivez-nous

Cet oubli est particulièrement incompréhensible à mes yeux lorsqu’il se produit sur un site professionnel de type agence de communication vantant du sur mesure en termes de contenu, ou bien sur un site institutionnel qui a les moyens de se payer un relecteur (une broutille dans un devis global). La liste est longue, mais je vous ai mis comme exemple un visuel que je considère comme ma plus belle prise du jour.

Bien que ce trait d’union joue les Arlésienne depuis un bout de temps, mon regard n’arrive toujours pas à s’habituer à cette désunion qui lui saute aux yeux, et mon cerveau continue de se dire in petto : « Tiens, il manque un trait d’union ! »

Un autre oubli, qui revient de manière récurrente dans les contenus, est « chiffres clés » au lieu de « chiffres-clés » : tous les noms communs utilisés avec « clé » ou « clés » : on met un trait d’union.

Tout ceci est d’autant plus dommageable que cela dessert un (beau) webdesign, comme une faute de goût venant démolir un long travail d’intégration, en une demi-seconde de lecture. Un simple effort d’attention permettrait de remettre ce petit signe à sa place et d’éviter ainsi d’entacher une réputation de prestataire de qualité d’un bémol d’ordre typographique…

Prendre le temps de se relire : voilà une bonne résolution pour ce début d’année !

Mon petit dictionnaire sur le sujet fête ses 5 ans.