Bien écrire : j’ai retrouvé un trésor !

FrançaisLe week-end dernier, je terminais de faire le tri dans mes livres (oui, vous savez, ces supports en papier…), qui dormaient encore dans un dernier carton, après mon déménagement.
C’est ainsi que je mis le nez sur ce que je considère maintenant comme un véritable trésor…

Il s’agit d’un bouquin de poche intitulé « Guide de Langue française », commis par un certain René Georgin et publié en 1969 (édition de 1952 augmentée).

Pour un concepteur-rédacteur qui passe son temps à écrire dans sa langue natale (en l’occurrence, le français), une langue à la grammaire pour le moins complexe, le fait de trouver un document à la fois simple, complet et compréhensible, c’est comme tomber sur une pépite !

Au dos de ce petit livre qui sent bon le vieux, un texte résume très bien le trésor, dorénavant placé en tête de gondole dans ma bibliothèque professionnelle :

« Clair, vivant, pratique, (ce guide) est indispensable au grand public comme aux étudiants et aux professeurs. Ce livre permet de résoudre facilement tous les problèmes de langue que l’on rencontre chaque jour, du plus simple au plus compliqué. »

Je confirme que je n’ai pas été déçue. À côté, le Bescherelle ressemble à des mathématiques !
Mais alors, je pose la question : pourquoi diable l’Éducation nationale et les éditeurs actuels ne reprennent-ils pas tout simplement ces publications, au lieu de se lancer dans de nouvelles productions aux explications souvent aussi obscures que les propos de Chewbacca dont la langue est le wookie ? D’autant que les règles de grammaire ont très peu évolué.

Ce qui semble avoir évolué est donc davantage la manière de les transmettre : les derniers ouvrages sur le sujet demandent en effet souvent de s’armer d’un autre dictionnaire…

Avec ce petit bouquin d’un grand expert (paix à son âme), les enfants n’auraient plus besoin de s’arracher les cheveux.

Bien sûr, l’ouvrage est rédigé comme un livre, de manière linéaire et il n’y a pas d’images ; bien sûr, vous ne trouverez rien concernant le SEO dans ces pages.

Mais si l’on souhaite écrire, que ce soit pour le Web ou le print, la moindre des choses est de bien connaître sa langue à la base. Or, ce trésor retrouvé est déconcertant de facilité et de limpidité dans ses explications !

L’information est rapide à trouver grâce à un sommaire et à un index alphabétique en fin d’ouvrage. Pour chaque problématique, les paragraphes sont courts et écrits de manière extrêmement simple.

Conclusion : ce n’est pas parce que c’est ancien que c’est obsolète et moins bien.

Dédicace : aujourd’hui, j’ai donc envie de sortir des oubliettes et de saluer M. Georgin, grammairien de haut niveau et néanmoins directeur de l’enseignement secondaire. Les ministres étaient cultivés et s’exprimaient très bien à l’époque… Comme tous ces gens passionnés, dont Alain Rey par exemple, qui vous transmettraient (presque) leur amour pour la grammaire.

Pour information : apparemment, ce petit livre de poche est encore trouvable à moins de 3 € sur des plateformes comme e-bay, priceminister ou encore livreenpoche. Alors n’hésitez pas !

Vous avez dit communication ?

YoupiPitcher : action de faire un pitch. Le mot anglais « pitch » a plusieurs définitions. Celle qui nous intéresse : « résumé très court d’un scénario, destiné à convaincre en quelques mots. »

Pitch, en anglais, vient du latin pix (pixel). Par extension, ce terme est employé familièrement pour toute présentation courte d’un projet. Le but est donc de bien communiquer pour réussir son pitch

Or, cette semaine, je découvre un billet vantant les mérites de présentations, parlant de « leçon de communication ».
Je vous invite à le lire avant de continuer.

 

Des évidences, mais…

Au point 3 de l’article, on peut lire : « Oubliez-vous, pensez surtout aux gens dans la salle. Pensez que ce sont des amis, des enfants de maternelle : ils ne sont pas là pour vous juger, ils sont en récré et ils sont gentils. » (Sic)

« Oubliez-vous » : certes, l’empathie demande de penser à ceux auxquels on s’adresse, mais attention de s’oublier totalement. Il s’agit au contraire d’être en éveil, bien conscient d’être ici et maintenant, et de penser à ce que l’on fait. Être à la fois naturel (c’est bien d’être en effet passionné), mais aussi maîtrisé (on a préparé), on se contrôle un minimum.

Même si prendre la parole en public peut ressembler à une scène, assimilant votre intervention à une forme de show, il y a quand même une différence. L’enjeu n’est pas le même !

En effet, un public a payé pour voir un humoriste sur scène, ce dernier vous distrait, si vous repartez déçu, c’est dommage mais ce n’est pas grave, l’artiste touchera quand même son cachet issu de la recette…

En revanche, un entrepreneur qui présente son projet a bien plus d’enjeux à la clé ! Et que ce soit l’humoriste ou le pitcher d’un jour, rien ne s’improvise. Penser en effet au public, mais sans perdre le fil de sa présentation, en faisant en sorte de toujours revenir au cœur du projet.

« De maternelle » : hum, pas très sympa de considérer son auditoire comme des bébés. C’est à égalité que vous vous adressez à des personnes, qui ont quand même un vécu, un parcours, une histoire, et que vous devez respecter.

« En récré et gentils » : a priori, on n’est pas dans une cour d’école. Le public est plutôt en attente d’information, souhaitant découvrir quelque chose de nouveau, histoire de ne pas avoir perdu son temps.

« Pas là pour vous juger » : à la fin, ce sont quand même eux qui jugent de la qualité du projet présenté. Et l’on sait très bien que la nature humaine est ainsi faite qu’elle peut rarement s’empêcher de juger.

équilbreQuestion d’équilibre…

En réalité, je suis d’accord sur pas mal de points évoqués dans cet article. L’auteur l’a écrit sous le coup de l’enthousiasme, séduit par une présentation. Nous sommes d’accord qu’une prise de parole en public est un exercice périlleux.

Et la quasi-totalité des points évoqués dans l’article cité sont de bons conseils. Néanmoins…

 

« Je réalise que je ne retiens pas vraiment ce qu’ils disent »

L’auteur de l’article nous dit aussi qu’il ne retient rien du fond Or, ce fond n’est-il pas l’essentiel ? Ainsi, il est reparti sans savoir ce qui a été dit ? C’est tout de même un peu embêtant. L’impression qu’il a eue de ces intervenants est positive, c’est déjà pas mal. (Entre nous, c’est la moindre des choses d’être enthousiaste quand on est jeune).

Mais s’il est incapable de savoir de quoi il retourne, je ne vois pas en quoi on peut parler d’une « leçon de communication »…

La forme doit faire passer le fond

Séduit par la présentation certes, mais celle-ci n’était peut-être pas si adaptée… Car la séduction a été telle, qu’elle a créé une sorte d’hypnose, occultant totalement la nature du propos. Or le but de ces pitches (comme celui de tout pitch bien mené) est quand même de présenter sa start-up, de faire passer des informations… et pas uniquement des impressions.

L’auteur de l’article aurait pu éventuellement parler de leçon de présentation orale ou de séduction. Mais au final ? Si vous n’avez pas retenu ce qui s’est dit… en quoi cette communication est-elle vraiment réussie ?

Un pitch n’est pas qu’une présentation où tout le monde sourit. C’est aussi une démonstration qui doit séduire sur trois plans : le fond, la forme et la présentation.

Trouver l’équilibre demande que l’on ait préparé à fond son intervention, mais surtout que l’on connaisse bien son projet. Faire le clown, être passionné, c’est très bien, mais en sortant de la salle, si le public est incapable de résumer le projet et repart uniquement avec des sensations, ce n’est pas le meilleur résultat que l’on puisse espérer.

Être séduit par l’intervenant est une chose, être séduit par le projet de celui-ci en est une autre. Or l’intervenant est le vecteur de son projet : c’est son projet qu’il « vend » et non pas lui-même. Pour bien transmettre une information, certes, il faut séduire. Jusque-là, nous sommes d’accord.

Mais toute la subtilité réside dans la façon de séduire de manière à faire imprimer l’information. II s’agit de relier les deux.

Pour faire passer le fond, la présentation doit être complémentaire de la forme ! Aucun de ces deux paramètres ne doit prendre le pas sur l’autre. C’est vraiment une question d’équilibre !

Ce n’est pas parce que vous portez une belle cravate jaune à pois rouge que cela aidera. Au contraire. Bien sûr, il faut être soigné, et surtout sobre et neutre : toute ostentation ou couleurs attirant le regard, déconcentrent le public qui, focalisé sur une couleur, écoutera moins bien.

Là-dessus, il est évident que le pull noir de Steve Jobs permettait de se focaliser sur la présentation et non sur le bonhomme.

Ensuite, il y a la façon de dire les choses…

  • Le choix des mots, au bon moment.
  • Le fait de répéter exprès, en appuyant (lentement).
  • Le ton utilisé pour telle ou telle phrase ou information (chiffre par exemple).
  • Le fait aussi de placer quelques silences (en regardant son public dans les yeux).
  • Ne jamais prendre l’auditoire pour moins intelligent qu’il n’est ; au contraire, élever le débat.
  • Établir une connivence maîtrisée.
  • Parler à la fois avec le cœur ET la raison (ah ! ça se corse, comme dirait Napoléon).

Il serait trop long de détailler le sujet ici… Mais sachez que quelle que soit la préparation que vous faites avant de pitcher, votre nature et votre personnalité joueront pour beaucoup. Si vous êtes doté d’un minimum de psychologie et de diplomatie, cela ne peut qu’aider.
Enfin, aimer les autres et s’aimer soi-même (estime de soi = confiance en soi) : la cerise sur le gâteau.

Quoi qu’il en soit, c’est votre projet qui compte. Quelle que soit la couleur de votre chemise, si vous connaissez bien votre « bébé », que vous l’aimez, que vous y croyez, cela se ressent, y compris dans les arguments qui le portent.

Le premier objectif est que l’auditoire reparte avec la conviction que votre projet est génial. Il faut donc bien qu’il en ait retenu quelque chose !

Un contenu de qualité doit être un pléonasme !

file000968573066Chaque rentrée rime souvent avec nouveauté…
Mais en termes de rédaction de contenu, une règle immuable semble prête à le rester : celle qui consiste à offrir un contenu de qualité.
Pourquoi ?
Parce que tous ceux qui se « nourrissent » sur le Web aiment en ressentir une satisfaction.

Un contenu devrait donc toujours tendre vers la qualité. Ainsi, la notion de « contenu de qualité » devrait être un pléonasme !

 

Qualitas : du latin « manière d’être »

Un contenu de qualité ? C’est un contenu utile…
D’accord, mais en réalité, au moins deux aspects se distinguent sur le Web :

(a) soit un contenu de qualité est considéré comme tel parce qu’il apporte du trafic (on recherche du chiffre, l’impact quantitatif passant avant le qualitatif au sens premier du terme) ;

(b) soit un contenu de qualité est considéré comme tel par la valeur de son information.
Les deux peuvent se retrouver parfois. Il n’en reste pas moins que tout ceci est très subjectif et dépend de nombreux paramètres qui pèsent dans la balance de vos objectifs.

Un contenu utile ? C’est un contenu qui a de l’intérêt. Lycée de Versailles d’ailleurs, on pourrait dire qu’un contenu intéressant est un contenu utile…
C’est un contenu qui va apporter quelque chose aux lecteurs. Mais pas forcément la même chose à tout le monde, ni de la même façon ; la valeur d’un contenu est à différents degrés.

Intérêt minimum : que le visiteur passe un moment agréable, sans ressentir qu’il perd son temps.

Intérêt maximum : que le visiteur reparte avec une information qu’il est content de savoir (ou qu’il savait déjà, mais qui le conforte) et/ou qui lui apportera une réflexion ou une réponse par rapport à sa propre activité et/ou, cerise sur le gâteau, une information qu’il partagera.

Nota : un contenu peut simplement faire sourire, faire rire, faire plaisir, faire réfléchir, rendre triste ou dubitatif, faire réagir, bref, toutes les réactions sont permises.

Qualités possibles pouvant caractériser un contenu :
original, informatif (du plus simple renseignement jusqu’au scoop), drôle, provocateur, explicatif, vendeur, partageur, riche d’exemples, revendicatif, analyste, bien écrit…

Dans ce flux continu et exponentiel d’informations venant grossir le Web chaque jour, qu’est-ce qui fait la différence d’un article par rapport à un autre ?
C’est justement la qualité, c’est-à-dire la valeur de son intérêt.

Or, ici, SEUL le visiteur-lecteur peut en juger, en ce qu’il conviendra à la fin de sa lecture que l’article lui aura apporté quelque chose.

Ne pas perdre son temps, apprendre, s’informer, se renseigner, savoir, réfléchir, argumenter, se former, jouer, acheter, rencontrer…, des millions d’internautes surfent pour des raisons diverses, à la recherche de données qui les satisferont.

Il peut s’agir d’une seule phrase qui sera venue apporter de l’eau au moulin d’une réflexion, ou bien d’un lien renvoyant à un contenu « miraculeux » (= encore plus intéressant).

La notion de valeur est donc très subjective.
Autant dire que si l’on souhaite apporter quelque chose aux futurs récepteurs, l’émetteur (le rédacteur) doit savoir à qui il s’adresse…

file0001513888393Cible à prendre au sérieux

Le rédacteur ne doit jamais oublier qu’il n’est pas seul au monde, qu’il écrit toujours pour autrui et qu’il doit avoir cet « autre » à l’esprit du début à la fin de sa rédaction.

Devant se le représenter (ou en tout cas en avoir une idée), il est donc impératif que chaque phrase qu’il tape soit sous-tendue par une capacité à se mettre à la place de l’autre. Empathie et psychologie sont par conséquent de rigueur, en plus du fait de maîtriser à la fois son sujet, sa façon d’écrire et les règles de la langue utilisée. Il s’agit de faire comme si le rédacteur était lui-même lecteur : « Qu’est-ce que j’aimerais lire ? »

Mais en dehors du champ marketing – où les vendeurs d’un produit connaissent en général assez bien le profil de leur clientèle habituelle ou de celle qu’ils visent –, définir une cible peut se révéler difficile.

En effet, on peut écrire pour plusieurs profils différents, le spectre étant très large, allant de pour tout le monde à pour soi. Les blogs personnels par exemple montrent souvent un journal intime plein d’autosatisfaction, centré sur la vie de son auteur : on écrit alors pour le plaisir.

Entre ces deux extrêmes, on sait que selon le thème abordé, le profil des lecteurs qui passeront par là sera plus ou moins le même ; on parle alors de « communauté » de « famille », de « tribu ».

Mais il peut aussi y avoir deux ou trois profils de cibles différents dans un même lectorat, ce qui peut parfois rendre la rédaction plus complexe.

Et quand bien même on fait ce qu’il faut, on ne maîtrise ni son lecteur ni sa réaction au moment où il découvre un contenu, quelle que soit la forme de ce dernier. Une chose est sûre : on écrit parce que l’on a envie ou besoin de transmettre, de partager une information.

Dans cette démarche, on respecte l’autre. Si on le respecte, alors le contenu offert doit être de qualité ; d’où la nature potentiellement pléonasmique de la formule citée en titre.

Pourquoi offrir un contenu de qualité ?

  • Parce qu’un contenu « vide » ne sert à rien, n’apporte rien intellectuellement : il pollue la toile, prend de la place inutilement, encombrant au passage des datacenters déjà en surchauffe et écologiquement discutables pour la planète.
  • Parce qu’un contenu pauvre est contre-productif.
  • Pour l’information.
  • Parce que la médiocrité dessert à la fois les humains et le développement de la société.
  • Parce que le but est quand même de satisfaire ceux qui tomberont sur votre contenu.
  • Parce qu’il peut finir par être bien référencé.
  • Parce que son impact rejaillit aussi sur l’image de son auteur.

Nature et destin d’un contenu de qualité

La notion de « qualité » est ambiguë

Qui peut qualifier un contenu si ce n’est celui qui en aura retiré quelque chose de positif ?

Si vous rédigez un contenu que vous considérez comme de qualité (selon votre propre définition de la chose), par exemple une longue réflexion sur un sujet pointu, celle-ci sera peut-être lue par seulement deux ou trois personnes soit parce que votre blog n’est pas connu, donc peu fréquenté, soit parce que le référencement de votre article sera resté comment dire… intimiste (ou au bord de l’autoroute de l’information si vous préférez).
Or, votre article peut très bien avoir une seconde vie : trois mois, un an, voire deux ans plus

tard, alors qu’un internaute passe par là et l’apprécie, le voilà qui le remet sur le tapis en en parlant, en le partageant. Un article qui dormait au fin fond de la toile peut très bien connaître un buzz en décalage avec la date de sa parution.

Inversement, un contenu sans plus de qualité que l’information brute qu’il véhicule pour vendre un produit ou un service, peut très bien exploser en termes de nombre de lectures et de buzz, puis être aussitôt oublié (un clou chasse l’autre…) et terminer au cimetière des éphémères.

C’est en fait son « buzz » qui aura marqué mais pas forcément la qualité intrinsèque de son contenu (en général assez pauvre en matière de marketing publicitaire d’ailleurs).

C’est ce qui fait la « magie » d’Internet, et surtout son grand mystère. On voit bien ici que, même si l’on essaie de tout calculer, la vie et le destin d’un contenu restent aléatoires. S’il y avait une recette pour séduire les algorithmes de Google, cela se saurait. Mais…

Panda traque le contenu de qualité par le bon bout

La définition originelle de « qualité » a été dévoyée par l’appel de la technique et les algorithmes mis en place par les moteurs de recherche. Le mot juste qui prévalait autrefois pour magnifier une prose a perdu de son intérêt, remplacé par le mot-clé qui sera repéré…

Ainsi, bien rédiger tout en utilisant les mots-clés ad hoc – pas forcément les plus jolis ou adaptés au style – servant un hypothétique SEO, et tout en pensant à ses futurs lecteurs, est un équilibre sur trois axes assez rare à trouver. (J’ai expliqué l’an passé ce que je pensais sur la question du contenu et du SEO).

La plupart des référenceurs n’ont pas la même vision du terme « qualité » en ce qui concerne le contenu web : les objectifs ont changé et jusqu’à il y a peu (la tendance est heureusement à nouveau en train de changer), seuls les liens pointant vers le site, action appelée linkbaiting (la pêche aux liens) étaient encensés et recherchés au détriment du fond, de même que le backlinking (liens retour) et le netlinking (échanges ou achats de liens hypertextes, et pêche aux backlinks…) ; c’est l’aspect (b) de mon premier paragraphe.

En réalité, tout dépend de ce que vous souhaitez faire de votre contenu

S’il est voué au marketing et au buzz, alors l’approche du référencement sera privilégiée, peu importe si le contenu est pauvre.

Si votre démarche est celle d’une réflexion plus longue, sans enjeux économiques au bout, et à destination d’un groupe de lecteurs avertis, alors l’approche privilégiera une rédaction classique, centrée sur un sujet fourni et bien écrit (de manière naturelle).

Selon les objectifs de celui qui écrit, un contenu ne sera pas travaillé de la même manière, même si le but commun est quand même d’être lu.

Comme la célèbre phrase lancée au Capitaine Haddock « dormez-vous la barbe en dessous ou au-dessus de la couverture ? », même si on a confiance dans l’intérêt de son sujet pour le lecteur, la question essentielle reste : dois-je rédiger pour plaire aux internautes ou pour plaire aux moteurs de recherche ? À vous de choisir la réponse pour pallier ce dilemme.

Conclusion

Vous l’avez compris, quelles que soient les interfaces, quels que soient les supports (numériques ou non) utilisés pour transmettre une information (donnée, actualité, publicité, réflexion nourrie, etc.), la valeur de l’information véhiculée est déterminée par celui qui le reçoit. Vous aurez beau faire votre maximum, dès publication, l’impact est quelque chose qui vous échappe.

Autrement dit, on ne peut pas vraiment affirmer qu’un contenu de qualité soit un pléonasme avant qu’il n’ait satisfait au moins un lecteur… C’est lui qui juge. Un contenu doit peut-être apporter un RSI, mais au bout, c’est l’internaute le vrai roi qui tranche…

Cela dit, essayer de faire en sorte qu’un contenu de qualité soit un pléonasme à chaque fois est un bel objectif !

Des contenus oui, des fautes non (1)

Oh là là, mais apportez-moi une gomme !Il est beaucoup question de contenu (production de, création de, rédaction de… comme vous voulez). C’est l’enjeu majeur du Web.

Concernant la communication globale d’une marque ou d’une entreprise, l’impact de son message sur son image ne passe pas seulement par le fond (ce qui est dit), mais aussi par la forme, et je ne parle pas uniquement du style.

Outre le contenu, une rédaction de qualité demande de faire aussi attention aux règles de la langue utilisée (grammaire, orthographe, syntaxe, ponctuation), particulièrement dans le cadre d’une communication professionnelle.
Des contenus oui, des fautes non !

Pour bien commencer la rentrée, voici un premier mémo sur les erreurs les plus fréquentes.

L’erreur numéro un (en tête de gondole si j’ose dire)

Elle est d’ordre grammatical :

QUELQUE(S) vs QUEL QUE (QUELLE QUE, QUELS QUE, QUELLES QUE)

Exemple 1

Cet article lu sur e-marketing, pourtant intéressant et pas mal écrit, aborde justement le sujet de l’image d’une entreprise, notamment en termes de communication. Nous découvrons un florilège de « quelque soit » (que le sujet soit singulier ou pluriel, masculin ou féminin, d’ailleurs) : paragraphes 2, 4 et 8.

Exemple 2

Cet article du jour lu sur Numerama (article tout aussi intéressant), dans le paragraphe qui suit la troisième puce concernant les préalables : « quelque soit le type de réseau ».
J’en lis ainsi des centaines par jour… Le problème est quand l’erreur apparaît sur des sites d’agence de communication, de publicité, de grande marque, ou dans des articles de presse…

Petit rappel

Si le terme en question est placé devant un adjectif, un nom ou un adverbe :

> on écrit « quelque » en un seul mot.

Si le terme en question est placé devant un VERBE :

> on le détache en l’accordant avec le sujet (masculin-singulier ; masculin-pluriel ; féminin-singulier ; féminin-pluriel). Quel devient en effet attribut du sujet et s’accorde avec lui.

Ce qui donne 

        • Quel que soit le contenu d’un site, celui-ci doit être irréprochable.
        • Quels que soient les sujets d’un blog, ceux-ci doivent intéresser.
        • Quelle que soit la cible, le storytelling est un bon moyen de communication.
        • Quelles que soient les règles, elles doivent être respectées.

Précisions

  • En cas de double sujet, c’est le masculin qui l’emporte. Par exemple : quels que soient les supports utilisés et la technique employée… ou bien quels que soient la date et le lieu de rendez-vous…
  • « Quelque » est utilisé soit comme adjectif soit comme adverbe : l’adjectif se réfère à une quantité (j’ai mangé quelques olives) ; l’adverbe s’accorde avec le sujet : quelque ambition qu’il ait, cela lui prendra du temps ; quelques objectifs qu’il impose, ses employés devront s’adapter ; à quelques mots-clés près, le SEO s’en ressent.
  • « Quel que » est une locution et le verbe employé après quel que ou quelque est au subjonctif… : quoi que je dise, il n’en tiendra pas compte. Quelques bêtises qu’il fasse, il s’en sortira toujours.

Pourquoi est-ce important ?

Pour l’impact que cela peut avoir sur l’image (de l’entreprise ou de l’auteur).
Pour le lecteur : cela peut avoir un impact psychologique gênant.

Autant, pour un simple blog d’un particulier, cela peut passer – après tout, on ne peut pas se rappeler de toutes les règles (nombreuses en Français !) –, autant lorsqu’il s’agit d’un article, d’une publicité, d’une information ou d’un billet de blog émanant d’une marque ou d’un professionnel, de telles erreurs peuvent avoir un effet négatif.

En effet, cela peut vouloir dire que le rédacteur n’a pas pris le temps de se relire, donc par extension qu’il se fiche un peu de sa cible… Inconsciemment, cela pourra aussi être pris pour une forme de mépris vis-à-vis du lecteur.

Conclusion : si la stratégie de contenu est primordiale, n’oubliez pas que le diable se cache dans les détails. 😉

Bonne rentrée !

Mots, sigles, visuels, notre bain quotidien

Tous les jours, que dis-je, chaque seconde, nos yeux sont sollicités. Nous « voyons » et surtout nous déchiffrons. On n’y pense plus, mais notre quotidien est cerné d’écriture, que ce soit sous forme de mot, de dessin, de sigle, bref, de visuels… Nous baignons dans les signes.

Langage croate datant de l'an 1100.
Langage croate datant de l’an 1100.

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Nous sommes entourés de visuels

Imaginez : dès le matin, vous ouvrez un œil, puis deux, et la première chose que vous voyez ce sont les couleurs puis dans la centième de seconde les formes qui portent les couleurs en question (votre commode, votre store, votre tapis, votre poster sur le mur…). Vous voilà rassuré(e), vous êtes bien dans le cocon de votre chambre.

Ensuite très vite, vous avez faim, alors direction la cuisine pour un petit-déjeuner peut-être : là, machinalement, vous attrapez la brique de lait, le paquet de café, de chocolat, de thé ou de céréales, selon vos habitudes. Ces paquets ont certes un design, une couleur que vous reconnaissez, avec le plus souvent un logo qui vous est familier.

Tous ces éléments vous font comprendre et vous assurent que c’est bien le bon produit dont votre main se saisit… Nous sommes là dans du visuel, même si sur les paquets en question sont imprimés avec un titre, une marque, une formule, une étiquette, voire une recette (de la com écrite donc).

Maintenant, imaginez que votre frigo renferme deux jus de fruits quasi-identiques : certes, vous allez d’abord chercher la différence de dessin qui montre les fruits. Mais inconsciemment, comme pour vous en assurer complètement, votre regard balayant les bouteilles se posera aussi sur l’écrit : « pamplemousse » ou « pommes », histoire encore une fois d’être tout à faire sûr(e). Tout ceci de manière à la fois automatique, quasi-instantanée et inconsciente.

Une fois prêt(e), vous sortez pour vous rendre soit au bureau, à l’école, ou dans un magasin, chez un ami, bref à vos occupations obligataires ou choisies. Sur le chemin, en voiture, à vélo, en transport en commun, votre regard va nécessairement, à un moment ou à un autre, se poser sur un support qui attire l’œil, une pollution visuelle (le plus souvent une grande affiche publicitaire 4×4).

Et pour peu que vous soyez arrêté(e) à un feu, vous allez même peut-être lire l’information qui ressort de cette publicité. Un slogan court que votre cerveau va happer dès le matin. Encore et toujours de la communication…

Des visuels à l’intérieur comme à l’extérieur

Et ne parlons pas des panneaux de signalisation (qui portent bien leur nom donc) : vous vous rendez dans un lieu pour la première fois, les panneaux vont vous indiquer si vous êtes dans la bonne direction (car non, le GPS ne fait pas tout). Et même arrivé(e) à destination grâce uniquement au GPS ou à votre smartphone, il vous viendra le besoin de vérifier sur place.

Votre recherche va donc solliciter une fois de plus vos yeux pour chercher de l’information, comme par exemple une affichette indiquant l’étage où se tient la réunion, ou tout simplement le nom de la salle indiqué sur la porte… Tout ceci n’a l’air de rien et va très vite.

Tout ce que je viens de décrire, on le fait machinalement. Ce que je veux dire, c’est que l’on a tout le temps besoin de communication.
drapeau plage #1

Même de simples visuels en couleur peuvent servir d’indication. Par exemple, en été, dès votre arrivée sur votre plage préférée, vous jetez un œil sur le drapeau : Orange ? je fais attention… Vert ? youpi, je peux me baigner !

De même, vous êtes en train de faire la course pour montrer votre magnifique crawl ; mais soudain, les sauveteurs de la plage brandissent leur porte-voix pour signaler aux baigneurs qu’il est préférable de sortir de l’eau, un énorme banc de méduses ayant été repéré à proximité. Vous avez décodé ce son et l’avez compris en tant que message préconisant de faire demi-tour. Langage = communication = Information. Encore faut-il partager la même langue…

En symbiose avec les symboles

Les signes sont d’abord des visuels !

La colonisation de votre main par le smartphone est venue amplifier le phénomène – vous déconcentrant par une focalisation (mais ceci est un autre sujet) – et le balayage de votre regard a cette fois pour but la recherche d’info à tout prix : mails, tweets, blog, actu, SMS, appli, météo… du visuel et encore beaucoup d’écrit. Un mot, une lettre ou un signe reconnaissable dans le petit carré qui sert de logo à une application, suffit pour vous renseigner, vous guider…

Je souhaitais simplement rappeler que l’écriture est partout. Le langage régit notre vie et nous ne nous en apercevons même plus. Pourtant cela reste extraordinaire ! Oui, un langage est une merveille. C’est un code qui permet à celui qui le connaît, de s’informer, d’échanger, de s’exprimer, de se déplacer, de se cultiver, de vivre en société.

Alors que le mois d’août se prélasse dans une parenthèse propice à l’oubli, J’avais envie de remettre à l’honneur cet « outil », servi par les mots, ces mêmes mots qui m’ont permis d’écrire ce billet et à vous, de le lire…

Langage : origine, utilité, évolution :

Un site Web a besoin d’une stratégie éditoriale

file000132267159Vous êtes une entreprise et vous vous dites qu’il est temps de vous montrer sur Internet, d’avoir (enfin) votre site, ou bien de refondre la page qui vous servait de vitrine, devenue obsolète.
Excellente idée !

Mais un site Web étant un support de communication qui parle à votre place, la seule question qui doit présider à la démarche est : qu’est-ce je mets dedans ?
Une question directement liée à vos objectifs…
Lire la suite « Un site Web a besoin d’une stratégie éditoriale »

Quelle différence entre Internet et Web

file000349823764Le Net, la toile, Internet, numérique, digital, appli, ces termes sont devenus tellement communs que l’on n’y fait plus attention, on s’en sert comme on respire. Du coup, on a tendance à tout mettre dans le même panier. 

Or, on oublie que le Web est en quelque sorte le « contenu » d’Internet mais qu’inversement, Internet n’est PAS QUE le Web.

Un petit rappel basique ne fait pas de mal : Lire la suite « Quelle différence entre Internet et Web »

URL : comment trouver un (bon) nom de domaine libre ?

wwwS’il est un phénomène que je constate de manière récurrente dans mon activité, c’est bien celui de la négligence du nom de domaine lors de sa réservation, dans le cadre d’une création (entreprise, start-up, marque, événement…).

Avec plus de 800 000 sites créés chaque jour rien qu’aux États-Unis*, comment trouver son ‘Uniform Resource Locator’ : son adresse Web ?


Ra
pide état des lieux en chiffres

Il est très difficile d’avoir une fourchette valable de données à propos du nombre de sites qui se créent (que ce soit par jour ou par an), actifs ou non, professionnels ou personnels. Certains domaines ont plusieurs extensions qui « dorment », d’autres retrouvent leur liberté et donc le marché (voir plus bas), soit parce qu’un site meurt de sa belle mort soit parce que le domaine n’est pas renouvelé. Et ne parlons pas des blogs qui peuvent être aussi des sous-domaines !

Quoi qu’il en soit, il ne faut pas confondre nombre de sites en ligne et nombre de domaines réservés : sachant qu’un site peut être lié à plusieurs noms de domaine, ces derniers sont forcément plus nombreux.

Compte tenu de ce qui a pu être mesuré (donc uniquement ce qui est mesurable), la société Netcraft – qui effectue un calcul mensuel depuis 1995 – fait ressortir plus de 670 millions de sites Internet actifs fin avril 2013, tous profils confondus, avec presque 24 millions de nouveaux sites dans le monde en un mois.

L’Américain Brad Frost avance plus de 800 000 créations de sites par jour. En multipliant ce chiffre par 30 jours, nous arrivons effectivement à 24 millions par mois. Mais 24 millions multipliés par 12 mois font a priori 288 millions de créations de sites par an.

siteWeb

*Source : Death To Bullshit from Brad Frost

Petit calcul mathématique (pour une littéraire, c’est un défi !) mais je voudrais y voir plus clair car on peut rapidement y perdre son latin : même si certains ont parlé de 644 millions de sites en 2012, je préfère toujours me référer à Netcraft qui pour la même année calculait 580 millions de sites sur le Web. L’augmentation serait donc d’environ 100 000 millions en un an.

Or, si l’on part des 23 millions de nouveaux sites constatés depuis le mois dernier et qu’on les multiplie par 12 mois (en imaginant une stagnation), nous arrivons à 276 millions de plus en un an. Une pensée vertigineuse, surtout si l’on imagine une progression mensuelle…

Toutefois, seulement un cinquième de ces sites créés seraient réellement actifs. Cela est d’autant plus rageant quand on se met à chercher un nom de domaine (ndd) et que l’on constate que celui que l’on voulait est en stand-by, réservé mais ne servant à rien…

Sans parler de ceux qui font du pur business autour de l’achat de noms de domaine simplement pour les bloquer et essayer de les revendre : une pratique sans nom (si l’on peut dire) ; leur dernière lubie étant de réserver votre patronyme, espérant vous le vendre quelques dollars.

La prudence serait donc que chacun d’entre nous réserve son domaine personnel, pour être tranquille. Mais la démarche est encore loin d’être systématique. On se souvient à ce propos, de l’aventure que vécut Inès de la Fressange. Or, même si vous n’êtes pas connu, même si vous ne représentez pas une marque, répétons ici que « prudence est mère de sûreté ».

Nom de domaine, nom tout court…

Un client croit souvent que trouver un domaine est facile, qu’il suffit de l’acheter (certains ne savent pas encore qu’il s’agit d’une location, tout comme pour l’hébergement).

La première difficulté lorsqu’un client qui n’est pas rôdé à Internet vous demande de trouver un nom, c’est lorsqu’il arrive avec ses propres propositions dont vous savez pertinemment qu’elles sont déjà évidemment toutes indisponibles…

Il s’agit alors de gérer dans la foulée à la fois sa surprise et sa déception. C’est d’ailleurs assez curieux, car il se comporte comme s’il était seul au monde. Comme s’il n’arrivait pas à se représenter, à visualiser, le volume de flux vertigineux qui vit sur la toile. Il ne pense pas que le nom qu’il souhaite puisse être déjà pris…

En termes d’appropriation de noms et de dépôt de marques, Internet est évidemment venu tout bousculer. Et certaines TPE qui se réveillent actuellement pour créer (enfin) leur site, peuvent découvrir que leur nom est déjà réservé, voire actif en ligne, et cela bien que leur nom de société soit à l’INPI

La création d’un nom, société ou marque, est aujourd’hui directement liée à la disponibilité d’un domaine. Et comme la toile est incontournable pour la communication que vous allez forcément devoir faire, il vaut mieux vérifier à deux fois au moment où vous déposez un nom (voir plus bas).

Ces différents paramètres compliquent donc la tâche… S’ajoutent à cela les noms de domaine des applications. Comme dirait Sempé, « rien n’est simple, tout se complique » avec la multitude d’extensions ou tld (top level domain), que le client a d’ailleurs tendance à confondre avec le nom de domaine lui-même…

Pour pallier cette croissance des noms de domaine, l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) – qui y réfléchissait depuis 2008 – permet maintenant un choix élargi avec par exemple des extensions de régions (.corsica .bzh), ou de villes (.berlin .paris) (1). Mais aussi prochainement les .marque et les noms d’entreprise. Et bien sûr le .appli qui est au smartphone ce que le .com est à l’ordinateur.

En termes de nombre, les applications risquent d’ailleurs non seulement de rattraper les sites Web, mais certainement de les dépasser. Les extensions se diversifient et l’on pourra bientôt choisir n’importe quel mot.

Bref, attendons-nous à un bel imbroglio au niveau référencement et surtout à un petit coup de massue budgétaire pour peu que l’on veuille (doive) sécuriser son image en additionnant différentes extensions à un même nom de domaine, en plus de le décliner (au pluriel, collé, etc.)

(1) Espérons que la Ville de Paris se soit mise dans les starting-blocks pour pré-réserver « paris.paris », qui résonne si bien…

La réponse qui tue :  » Parce que j’aime bien »

La deuxième difficulté est de gérer le désir du client, lequel est rarement compatible avec la réalité et une stratégie qui vise un impact (communication, référencement).

En général, le client (et c’est légitime) demande un nom court, sympa, moderne, parfois en anglais  » parce que ça fait bien « , ou bien exactement le nom de sa boîte ou de son produit ou service.

Toute la difficulté est, entre autres :

  • de lui décrire l’ampleur de la situation ;
  • de lui demander d’imaginer les millions de réservations déjà effectuées sur tous les mots de quatre lettres ainsi que tous les noms simples et courants ;
  • de lui faire comprendre que si on ne lui a rien proposé d’emblée, c’est parce que l’on sait déjà quelle est la réponse à une vérification ;
  • de lui souligner que l’anglais risque d’être contre-productif si les clients qu’il cible sont uniquement francophones ;
  • de justifier du temps dépensé à lui faire découvrir une problématique qu’il ne soupçonnait pas.

S’il vous dit qu’il aimerait tel ou tel nom de domaine, le défi est d’arriver à lui faire comprendre

que de toute façon, TOUS LES MOTS de trois, quatre (voire bientôt cinq) lettres ne sont pas disponibles. En passant, vous pouvez lui rappeler qu’un « ndd » peut se composer de lettres de l’alphabet, de tirets mais aussi de chiffres.

Par ailleurs, un bon nom – car oui, au fait, qu’entend-on par « bon » ? – est aujourd’hui un ou plusieurs mots qui vous identifient tout de suite, qui fait comprendre votre secteur d’activité ou votre démarche, mais pas que. En fait, le référencement (parce qu’on en est là quand même), commence par le mot-clé qui fait office de tête de gondole dans votre URL.

Par habitude, le .com reste la base de référence (aux côtés de l’extension de votre pays). Quand un nom est libre, il est préférable de réserver plusieurs extensions pour être tranquille. Mais pas seulement : il est aussi conseillé de réserver des noms de domaine approchant… avec traits d’union (on dit plus souvent « tiret ») et tout attachés (on dit plus souvent « collés »), ou encore une version au pluriel s’il est au singulier, et inversement.

En effet, après les noms courts et les noms en anglais, les noms en forme de « phrase » est une troisième tendance, faisant donc apparaître plusieurs mots-clés. Pour un meilleur référencement, il vaut mieux les séparer.

EXEMPLE

Prenons un domaine qui apparaît libre le jour où j’écris ce billet (11 mai 2013) :
« la communication transmedia« .

Il est donc possible de réserver au moins :

lacommunicationtransmedia.com
la-communication-transmedia.com

Le second URL est certes plus long mais plus lisible et si un seul de ces mots est « googlisé », au niveau de la sémantique, il pourra être mieux repéré et mieux positionné qu’un bloc de lettres attachées. En effet, les moteurs de recherche ont plus de mal à séparer les mots s’ils sont collés.

Notre second URL serait donc choisi pour l’hébergement.
Mais on sera également inspiré de réserver lacommunicationtransmedia.fr et bien sûr la-communication-transmedia.fr

Or, tant qu’on y est, il faut penser aussi à le faire sans l’article :

communicationtransmedia.com
communicationtransmedia.fr
communication-transmedia.com
communication-transmedia.fr

Ainsi,  l’adresse principale rattachée à l’hébergement pourrait être :
http://communication-transmedia.com 

ndd1     ndd2
Cliquez pour zoomer.

Et si vous voulez vraiment dormir sur vos deux oreilles, vous pouvez dans la foulée réserver les deux versions (collées et avec tiret) en .org et .net…

Tout ce petit monde pourra ensuite pointer vers l’URL choisi officiellement pour votre site Web.
(À souligner que ces deux termes, « communication » et « transmedia », sont les mêmes en anglais…).

Pour cet exemple, nous avons donc vérifié sa disponibilité, écrit à toutes les sauces. Il est intéressant de constater que le 30 janvier 2013, un Franco-Brésilien vivant à Paris a réservé, via Gandi, uniquement communicationtransmedia.fr et pas le .com ni même communication-transmedia.fr (source : afnic). Quatre mois et demi et toujours rien en ligne…

Que faire ?

Deux solutions se présentent : soit vous laissez tomber et trouvez autre chose, soit de votre côté, vous avez un projet dont l’objet est directement lié à ces deux mots-clés et décidez d’utiliser cette appellation : vous réservez alors tous les exemples cités plus haut (en ajoutant pourquoi pas quelques extensions, histoire de blinder), vous créez votre site, développez votre projet (ou inversement). Vous êtes donc heureux.

En passant, voici une petite astuce au cas où vous mettriez du temps à fignoler votre site avant sa mise en ligne, et qui permettrait un crawl plus rapide le jour-j…

À ce stade, pris de cours (et peut-être dépité), le loueur du domaine communicationtransmedia.fr, abandonnera son unique URL que vous vous empresserez de récupérer. Bien sûr, cela dépend aussi du profil de celui qui a réservé un domaine avec une seule extension. Il s’agit vraiment de peser le pour et le contre, de discerner (un professionnel d’un particulier par exemple), de deviner leurs ambitions.

Tout ceci demande une veille et une recherche supplémentaire, histoire de vérifier.

Par exemple, en cherchant bien, nous avons découvert que le domaine communication-transmedia.gd était pris (.gd pour Grenade). Mais cela laisse de la marge ! De toute façon, dans la mesure où le transmedia est une approche qui va se développer rapidement et largement, il serait surprenant que le top level reste libre très longtemps pour ce domaine.

Tout cela peut paraître évident à certains, mais je préfère le préciser et le répéter car malheureusement, je constate encore pas mal de jeunes startupeurs qui n’y pensent pas forcément, trop contents d’avoir trouvé un « super » nom !

Pensez à verrouiller, même si cela coûte quelques euros de plus.

Réseaux sociaux : anticiper, vérifier, décliner

Dans cette course non pas à l’échalote mais à une e-cohérence, et avant de crier victoire, il s’agit d’anticiper la disponibilité d’un nom au-delà de l’URL et de l’extension : il faut penser aujourd’hui aux réseaux sociaux, particulièrement et en priorité à Twitter, Facebook…
Ce devrait être automatique, même si vous n’avez pas l’intention de passer par ces plateformes.

Cette recherche fait déjà partie de la stratégie de communication globale et anticipatrice, nécessaire si vous ne voulez pas vous prendre un mur par la suite. Préparer le terrain (anticiper), c’est réserver tout de suite, si bien sûr le nom en question est libre partout.
(Je ferai ultérieurement un billet sur la question des comptes Twitter.)

Il faut donc penser à se projeter pour sécuriser votre future image et pouvoir créer une communication logique sans interférences. Et comme dirait Monsieur de la Palisse, communiquer à partir d’une image cohérente offre un meilleur impact.

Réfléchir à une communication globale dès le début

Pour une start-up, le défi est d’être à la fois efficace, avoir si possible du sens et être référençable : bref, trouver un « bon » nom de domaine aujourd’hui, relève du casse-tête chinois (pléonasme).

Le choix d’un nom de domaine pour son activité dépend aussi de son secteur, de son profil, de sa cible, du marché sur lequel on se positionne. Une boutique en ligne de vêtements pour bébés par exemple n’aura pas du tout la même démarche de réflexion sur la question qu’une start-up technologique qui propose un nouveau logiciel.

Pour une boutique en ligne, de création, de mode, ou tout autre produit d’ailleurs, cela se révèlera plus « facile », plus souple, plus ouvert : vous pouvez lister vos atouts et en retirer des mots-clés que vous utiliserez pour créer un univers.

D’ailleurs, ces derniers temps, la tendance est aux domaines longs (parfois même des phrases entières) reprenant ce qu’un internaute serait susceptible de taper dans un moteur de recherche. Par exemples : jechercheunchat.com ; jeprepareunvoyage.com ce qui permet un référencement plus pertinent.

Penser son concept et sa communication en même temps que son nom de domaine.

Après, tout dépend de vos objectifs, de la concurrence, etc. Le marketing entre en jeu très rapidement. Ne l’oubliez pas lorsque vous démarrez votre petite entreprise sur Internet.

La question de la langue étrangère 

Par ailleurs, pour le fondateur qui ambitionne de développer sa start-up à l’international, il s’agit de bien penser son projet et ses objectifs de développement (même théoriques) en amont. En effet, même si ce n’est pas à l’ordre du jour et que vous vous développez pour le moment uniquement dans votre pays (par exemple, en France), vous serez bien heureux de pouvoir toucher un jour (voire, très vite) le marché américain.

Quid alors du nom de domaine et des extensions ? Soit votre nom est en français et il faut l’imaginer en anglais : donc vérifier s’il est déjà pris ou pas (s’il est pris, à vous de l’adapter différemment) ; soit votre nom est déjà en anglais, qui plus est, réservé en .com et alors a priori le chemin semble plus ouvert.

Quoi qu’il en soit, veillez toujours à réfléchir de manière globale avant de faire quoi que ce soit. Anticiper évite des pertes de temps, voire d’argent, et de désagréables surprises, sans compter des nuits blanches à trouver des alternatives.

PS : même si vous êtes bilingue anglais, faites appel à une personne dont c’est la langue maternelle, car l’américain tout comme l’anglais recèlent parfois des pièges, et ce serait idiot de vous développer avec un URL dont une signification populaire qui vous aurait échappé vous fasse devenir la risée d’un pays.

Une astuce qui vaut ce qu’elle vaut

Comme il est, vous l’aurez compris, très difficile d’établir un super nom peu ou pas du tout utilisé, il est parfois intéressant de surfer sur les forums et les réseaux pour lire les pseudos, car certains peuvent donner des idées, être suffisamment imaginatifs et surtout se révéler disponibles… Parce qu’on ne le répétera jamais assez, en matière de nom de domaine, c’est « le premier qui dit qui y est » !

Tenter le rachat ?

Une seconde chance : avec ces millions de domaines en circulation, beaucoup finissent aux oubliettes, redevenant disponibles, après avoir eu une vie… et un référencement. Eh oui ! Pourquoi ne pas penser à utiliser un « ancien » domaine si celui-ci convient à votre profil, votre activité, vos objectifs, votre image ?

Pour les connaître, Kevin Lion a eu la bonne idée de lancer adopteundomaine.com ce qui peut s’avérer pratique vu le contexte. Il explique ici le pourquoi du comment de son site qu’il positionne à juste titre comme le spécialiste des noms de domaine expirés.

Si vous rachetez un domaine pour en faire quelque chose avec une stratégie de communication derrière, pensez à vérifier si ce nom est aussi utilisé sur les divers réseaux et comment il se présente en tant que pseudo.

Goody !

Je termine avec un peu d’humour sur ce sujet inépuisable : pour l’anecdote.

Maîtriser l’impact d’une rédaction

Handwritten ABC on blackboardDepuis toujours, on voit passer des mails truffés de fautes. Il n’est donc pas étonnant de lire ce billet « Fautes d’orthographe, la plaie des entreprises« .

Je suis toutefois sidérée des conséquences en termes de coût. Il y est dit aussi qu’outre les fautes d’orthographe et de grammaire, « c‘est l’usage du bon mot qui peut poser problème ».

Cela donne à réfléchir et pose encore une fois la question de l’impact d’une rédaction, quel que soit le message. Car la façon de dire les choses peut en effet être préjudiciable quand elle est source de quiproquos.

 

L’utilisation du mot juste, par le sens qu’il véhicule dans un contexte spécifique, est un acte subtil et délicat. Oui, la langue française est difficile parce que complexe. Elle regorge en effet de définitions différentes pour un même mot, ou bien, inversement, plusieurs mots peuvent signifier la même chose.

Néanmoins, parmi deux ou trois synonymes, il y en aura toujours un qui sera le plus adéquat dans le contexte d’un message à rédiger. C’est toute la subtilité (et la difficulté) de la maîtrise du français.

Par ailleurs, deux personnes peuvent ressentir différemment le sens d’un mot. Sur le plan professionnel, un cadre qui aura beaucoup lu dans sa vie aura plus de facilité et d’aisance à échanger à l’écrit sans risquer de nuire à l’image de son entreprise.

Se mettre à la place du lecteur

Le problème est de savoir comment l’autre va l’interpréter. C’est d’ailleurs la grande différence entre l’écrit et l’oral : une fois son mail envoyé, pas de possibilité de revenir en arrière, pas de gestuelle, pas de ton, pas de possibilité d’explication directe.

Ce type d’échange par e-mail est toujours un risque. Il faut savoir se relire et remettre en question sa prose, qui plus est dans un contexte d’affaires. Qui ne s’est jamais mordu les doigts après l’envoi d’un message ? Et ne parlons pas des coquilles malencontreuses (voir mon billet sur les coquilles).

Une communication écrite n’est pas anodine. Il s’agit d’avoir du style et de parvenir à dire de manière courte exactement ce que l’on voudrait que notre interlocuteur comprenne.

La façon de s’exprimer par écrit n’est pas forcément donnée à tout le monde. La première des choses à faire étant de se mettre à la place de son futur lecteur, de se relire à haute voix, de se demander ce que les mots employés veulent dire exactement et s’ils correspondent au message que l’on veut faire passer, dans un contexte précis.

Clarté = Compréhension

La syntaxe (comment c’est dit) peut avoir une incidence sur la sémantique (ce que cela signifie). Mais les auteurs de e-mails font rarement le lien ou bien oublient de le faire. Il y a pourtant une approche simple qui consiste à être le plus clair possible, quitte à répéter certains points qui pourraient échapper au lecteur, lui répéter des choses pour être sûr d’être sur la même longueur d’ondes. Le tout avec finesse évidemment, afin de ne pas le vexer. Car, très souvent, le lecteur pense avoir compris. Beaucoup lisent en diagonale, balaient simplement les mots comme des mots-clés, sans lire véritablement toutes les phrases.

Mais lorsque, ultérieurement, une incompréhension se révèle, il est parfois trop tard. Un seul mot, parfois même une seule virgule, suffit à compromettre un message.

Par exemple, je vois relativement souvent passer l’oubli du trait d’union dans l’adverbe « peut-être » ce qui transforme donc l’expression en « peut être », verbe « être » précédé du verbe « pouvoir » conjugué. Or la différence, apparemment infime, peut engendrer un contresens. C’est tous les jours que je constate ici ou là une syntaxe malmenée, dans les articles en ligne notamment.

Concernant les entreprises, il est évident qu’elles devraient être plus vigilantes. Le fait est établi aujourd’hui que même si l’on communique au départ avec un même code de langage, on ne donne visiblement pas tous le même sens aux mots…

Ceci pour différentes raisons : manque de culture, de vocabulaire, différence de vocable selon les métiers, habitudes, maîtrise de la langue défaillante à l’écrit, mais aussi pression du temps qui fait que l’on agit très vite sans prendre le temps justement de rédiger correctement, ni de se relire.

Anecdote qui en dit long

Il y a plus de vingt ans, par simple curiosité, je m’étais employée à demander à des dircom de grosses sociétés (rencontrés principalement à Paris), leur définition de la communication. 

Ma surprise fut grande : non seulement aucun d’entre eux n’avait la même et n’utilisait les mêmes mots, mais aucun d’eux n’avait la « bonne », du moins celle se rapprochant le plus d’une définition simple que l’on peut trouver dans un dictionnaire.

Le résultat de ce petit sondage personnel, dans les années 90, apparaissait donc à la fois surprenant et accablant, mais expliquant assez bien finalement la confusion régnante. Et la difficulté justement de… communiquer en se faisant comprendre.

« La langue française est une conquête » (Albert Camus)

J’en arrive au récent article d’Olivier Cimelière sur son blog du communicant 2.0 présentant le livre de Jeanne Bordeau sur le langage en entreprise, laquelle déclare notamment : « La qualité, c’est savoir caractériser son discours, écrire avec une langue fidèle à son projet, à ses convictions, à ses collaborateurs. De grandes méprises existent à ce sujet. »

Effectivement, le fond d’un discours servi par l’emploi récurrent d’une novlangue propre à un secteur d’activité, peut éloigner de toute forme de personnalité et, plus grave, du sens et donc de la compréhension – sans parler des termes anglais jetés ici ou là, dont la définition peut davantage encore échapper à certains.

Or, je le répète souvent : la forme fait passer le fond !

Pour conclure, j’ai envie de citer l’extrait d’un discours d’Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE de l’Académie française : « (…) Enfin, les mots employés perdent souvent tout lien avec leur sens réel. En définitive, chacun tend à considérer qu’il peut user de la langue à sa manière. La conséquence en est qu’à l’instar de la situation d’incompréhension qui prévalait au temps de Racine, la communication est malaisée dans la France d’aujourd’hui. »

Au fait, qu’appelle-t-on contenu ?

Rubbish basket full of white crumpled papersProduction de contenu, du contenu web, des contenus, contenu de marque (brand content), contenu de site… Avec ses divers aspects, le terme « contenu » est devenu une grosse patate chaude que l’on met à toutes les sauces.
Or, ce sac qui ressemble à un fourre-tout « contient » plusieurs définitions.


Un contenu : c’est ce que contient quelque chose, ce que l’on trouve à l’intérieur.


Petit rappel

Il existe deux grandes familles :

  • d’une part les contenus physiques, matériels. Par exemple, le bric-à-brac qui s’agglutine dans un sac à main… ou encore les ingrédients alimentaires d’un produit fini, d’une recette ;
    .
  • d’autre part, les éléments virtuels, immatériels, appelés aussi intellectuels. Par exemple, la teneur d’un propos, « le fond de la pensée », l’idée, le sujet. C’est ce que l’on exprime.

Régulièrement sont confondus le « contenu » et le « moyen », c’est-à-dire la réflexion, le sens du message et le transmetteur. Tout comme persiste la confusion entre les notions d’information et de communication (le message VS son vecteur, le fait de le diffuser).

Sur le plan numérique, et particulièrement sur Internet, il s’agit de tout élément que l’on peut lire, entendre, voir (séparément ou ensemble). Il s’agit d’une donnée, d’une info, sous la forme d’un visuel, de chiffres, de mots, d’histoire, etc.

Il y a vingt ans, en parlant de multimédia, on commençait à parler de « contenu », mais pas réellement du fond. Je me souviens qu’il y a quelques années, le mot TIC revenait dans toutes les bouches comme un tic. Et en tant que rédactrice, je me demandais quid du fond ?

Je parlais du contenu au sens d’information : c’était bien beau de créer des moyens magiques de communiquer encore plus et encore plus vite, mais pour dire quoi ? Parce que, oui, quand on veut diffuser du contenu (« produire » du contenu pour parler vulgairement), il faut quand même avoir quelque chose à dire…

Remplissage

Le terme contenu est apparu assez vite, mais pas forcément au sens où je l’entendais. En effet, ce terme très utilisé aujourd’hui est interprété plutôt comme un outil (qui va principalement servir à vendre, ou à provoquer une affluence). On va ainsi parler de vidéo, de son, de bloc de texte, de photo, de musique, de BD, d’animation, d’image (surtout d’image) afin d’étoffer une plateforme de diffusion (site, blog, appli).

Il faut remplir à tout prix, apporter du contenu, produire. Et sans cesse, comme si l’accumulation allait changer le monde. Un smartphone contient des applications ; une application contient un média ou un jeu ; ce média va contenir de l’information, le jeu va contenir une histoire, des fonctions, etc. Ainsi, dans ce vaste domaine du contenu, avons-nous parfois affaire à des poupées russes.

On entend partout « le contenu est roi », « un site sans contenu est un site mort ». Certes. Mais après s’être écrié « il faut mettre du contenu ! », la question principale est « quel contenu va-t-on mettre ? ».

C’est là que l’on sous-entend « page, rubrique, image, vidéo, texte, musique »… Donc des outils, des vecteurs, des moyens, mais pas forcément le message lui-même. Oui, les oxymores sont à la mode : après « développement durable », on peut voir passer des « contenus vides ». Mais revenons à nos moutons (de Panurge ou pas).

À ce stade, vous avez compris que je suis particulièrement à cheval sur la valeur d’un contenu.

Information

Nous retrouvons ici la notion de fond et de forme, auquel j’ajouterais la présentation (certains confondent forme et présentation, j’y reviendrai ultérieurement).

Tout ceci demande de bien faire la distinction, de connaître la définition de chacun de ces concepts.

Bref, si créer un site ou un blog est sympathique, voire nécessaire, la question du contenu commence par son « fond », son message.

Ce n’est pas pour rien que la première démarche de la stratégie (de contenu évidemment), est celle de définir sa ligne éditoriale ! Le temps doit être pris pour bien réfléchir à son positionnement, à ce que l’on va pouvoir dire, à ce que l’on va vouloir dire, et comment.

Au siècle dernier, Souchon chantait « j’veux du cuir », aujourd’hui, Google impose « j’veux du contenu ». Pas le même air… Moins romantique, l’ère du numérique ?

PS : n’oublions pas la troisième définition du verbe contenir, qui touche notamment la sphère de l’émotion. C’est le fait de retenir quelque chose : contenir ses larmes, sa joie, sa colère, etc. Mais aussi, un barrage qui contient l’eau d’une vallée.

Les coquilles, ces petites coquines…

mode-de-vie-sain-raw-jaune-objets_34870Des coquilles, mais sans casser d’œufs

Elles se glissent partout ! Les coquilles relèvent de diverses causes : faute d’inattention, frappe à la va-vite, non-relecture, méconnaissance de certaines règles typographiques.
Mais c’est plus souvent une conjonction entre une question de vitesse et d’attention. Car, même si certains auteurs se relisent, ils ne vont pas forcément « voir ». C’est d’ailleurs leur réponse habituelle quand on leur fait remarquer une coquille : « Ah merci, je n’avais pas fait attention”… Trop habitués, peut-être, à une lecture dite en diagonale.

À l’origine, une « coquille » est le fait d’intervertir deux lettres dans un mot (d’en oublier une ou d’en ajouter une) ce qui peut provoquer des bizarreries. Même si le lecteur comprend ce qu’il lit, c’est tout de même gênant. Au fait, pourquoi parle-t-on de casse et de coquille ?
Plus d’info.

Retour à la « casse » départ

Quand j’étais étudiante, les Macintosh® n’étaient pas encore répandus. Les deux modèles principaux sur le marché, à la fin des années 80 – dont le disque dur oscillait entre 40 et 80 Mo (sic) – étaient souvent trop chers pour un étudiant, lequel devait se rabattre vers une machine à écrire électronique qui valait quand même autour de 1 000 francs à l’époque.

Un jour, je me souviens avoir visité une « vieille » imprimerie dans le 18e arrondissement de Paris, dans l’antre de laquelle on pouvait voir, humer et entendre des rotatives quatre couleurs et, dans une pièce attenante, découvrir les fameuses casses (tiroirs de rangement découpés en compartiments, appelés cassetins) où dormaient sagement les lettres en plomb. Chaque casse était d’une famille de typo (police de caractère) comme Univers, Vendôme, Helvetica, Garamond, Didot, Elzévir…

C’était à la fois fascinant et émouvant. Les ouvriers de cette imprimerie fonctionnaient encore « à la main ». On prenait le temps de placer les lettres. Les minuscules étant plus souvent utilisées que les majuscules ; elles étaient donc rangées dans le bas de la casse, d’où leur surnom de « bas de casse » encore usité, notamment dans les métiers graphiques.

CasseCertes, il y avait parfois des fautes, mais étrangement beaucoup moins que ce que l’on peut voir défiler aujourd’hui… Et ce, alors que nous avons tous les outils modernes pour effacer et corriger avant diffusion ou impression. Les typographes prenaient le temps alors…
Image : musée de l’imprimerie de Lyon.

La vitesse des outils technologiques 

La cause des erreurs qui fleurissent dans les contenus Web, provient souvent du fait que l’on tape rapidement ce que l’on a envie ou besoin de dire, focalisé par le fond, par sa réflexion ou par l’information à transmettre, mettant alors de côté la forme. On est moins concentré. Le phénomène de vitesse, comme celui du zapping, a envahi notre société en quelques décennies, la jetant littéralement dans une schizophrénie de l’instant et de l’éphémère.

Alors imaginez, quelle perte de temps que de se relire plusieurs fois ! Vite, vite, vite, il faut « produire » un billet par jour pour nourrir son blog et être le mieux référencé… Peu importe que certains écrits soient sans intérêt… L’enjeu est semble-t-il d’être actif dans l’instant donc sans possibilité de recul, de relecture, de perfectionnement. On tape frénétiquement sur son beau clavier ergonomique et hop ! on envoie. Alors bien sûr, les fautes de frappe sont normales. Sauf que…

Les erreurs les plus courantes

Ce ne sont pas forcément des « coquilles » au sens premier du terme (faute de frappe) mais parfois de vraies fautes d’orthographe ou de grammaire… :

  • Chiffre d’affaire : au lieu de chiffre d’affaires.*
  • Quelque soit / Quelques soient : au lieu de quelle que soit / quel que soit / quels que soient / quelles que soient (selon le sujet qui suit). Cette erreur est très fréquente !
  • Pallier à : au lieu de pallier quelque chose.
  • Le e dans l’o (œ) oublié : œuvre, œuf, bœuf, œillère, œdème, fœtus, mœurs… (ALT + o).
  • Trait d’union : très souvent oublié, on rencontre encore des « c’est à dire » (cf. billet précédent).
  • Les espaces non respectées : on voit souvent le deux-points collé au mot. (Au fait, on dit « une » espace.)
  • Quatre points de suspension : au lieu de trois. Ici, la sensibilité du clavier y est souvent pour quelque chose… (d’où l’intérêt de relire attentivement).

Cela dit, à la décharge des auteurs de billets, écrire et relire (pour ceux qui se relisent) directement sur écran, relève de l’héroïsme, pour peu que nos yeux soient « explosés » à la fin d’une journée. Notre regard a beau balayer des lignes, la profusion de l’info écrite, ces tonnes de textes auxquelles nos rétines sont soumises, est un risque pour des coquilles, qui peuvent alors nous échapper.

Enfin, il faut tenir compte des (nombreuses) personnes dyslexiques pour qui le clavier peut se révéler un chemin de croix.

Mais les coquilles peuvent également être une source de contresens malencontreux : drôles la plupart du temps, elles peuvent se révéler tout aussi dramatiques. Alors attention ! Dites-vous que lorsqu’on écrit dans la langue de Proust, c’est comme si l’on marchait sur des œufs…

P.-S. : si jamais vous aperceviez une « coquine » dans ce billet, vous seriez tout à fait en droit de me casser un œuf sur la tête… 😉

* Un bel exemple capturé au vol ! : le 29 mars 2013, l’émission C À VOUS recevait Marc Simoncini au sujet de la vente de lunettes en ligne et pour illustrer leur coût par pays, la rédaction montra à l’écran un visuel...

Trait d’union : la désunion typographique

Un exemple parmi d'autres...
Un exemple parmi d’autres… (cliquer pour voir).

J’ai envie (besoin) de pousser un cri, qui vaudra pour toute l’année et même plus.

Depuis très longtemps, une erreur typographique parsème de nombreux sites…

Si la plupart d’entre eux comportent des coquilles, voire d’importantes fautes, la palme revient à ce qui ressemble à un aveu de désamour pour un signe de typographie, lequel a pourtant tout son sens :

le trait d’union.

Désunion pour le trait d’union

Ce dernier vit souvent une forme inconsciente de rejet de la part de certains webrédacteurs ou responsables éditoriaux lors de la création d’un site. Une véritable désunion s’installe sous couvert d’inattention. De là à penser que le travail est effectué à la va-vite et sans relecture… Le mystère reste entier lorsque cette erreur apparaît en page d’accueil, à la vue de tous, que ce soit dans un menu ou en plein milieu d’un bloc.

Les formules qui tiennent le haut du panier : 

Qui sommes nous        au lieu de qui sommes-nous
Contactez nous             au lieu de contactez-nous
Suivez nous                    au lieu de suivez-nous

Cet oubli est particulièrement incompréhensible à mes yeux lorsqu’il se produit sur un site professionnel de type agence de communication vantant du sur mesure en termes de contenu, ou bien sur un site institutionnel qui a les moyens de se payer un relecteur (une broutille dans un devis global). La liste est longue, mais je vous ai mis comme exemple un visuel que je considère comme ma plus belle prise du jour.

Bien que ce trait d’union joue les Arlésienne depuis un bout de temps, mon regard n’arrive toujours pas à s’habituer à cette désunion qui lui saute aux yeux, et mon cerveau continue de se dire in petto : « Tiens, il manque un trait d’union ! »

Un autre oubli, qui revient de manière récurrente dans les contenus, est « chiffres clés » au lieu de « chiffres-clés » : tous les noms communs utilisés avec « clé » ou « clés » : on met un trait d’union.

Tout ceci est d’autant plus dommageable que cela dessert un (beau) webdesign, comme une faute de goût venant démolir un long travail d’intégration, en une demi-seconde de lecture. Un simple effort d’attention permettrait de remettre ce petit signe à sa place et d’éviter ainsi d’entacher une réputation de prestataire de qualité d’un bémol d’ordre typographique…

Prendre le temps de se relire : voilà une bonne résolution pour ce début d’année !

Mon petit dictionnaire sur le sujet fête ses 5 ans.